Le pouvoir serait très tenté d'intégrer des députés du groupe des indépendants dans la composante du prochain gouvernement. C'est ce que l'on a appris, hier, de sources proches de l'hémicycle Zighoud- Youcef. On avance même que deux portefeuilles seraient déjà réservés aux indépendants tandis qu'un troisième serait en négociation. Le recours éventuel à cette force obéirait à plusieurs raisons. Le groupe des indépendants à l'Assemblée populaire nationale (APN) dispose de 30 sièges. Il est donc un réservoir de voix que les tenants de l'Exécutif ont tout à gagner en l'amadouant. Par ailleurs, cette représentation existe également au niveau des collectivités locales avec quelque 1050 élus, 150 APC dirigées par des indépendants ainsi que 18 élus siégeant dans les APW. Au-delà de l'aspect représentatif, nos sources avancent que cette mouvance n'a pas été insensible aux louvoiements politiques de certains représentants de l'Etat à son égard. Tout le monde a sans doute remarqué, ces derniers temps, que les déplacements du ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Yazid Zerhouni, ont ciblé les communes gérées par des élus indépendants. Cela avait été le cas même, lors de la visite effectuée par le ministre de l'Intérieur à Béjaïa et à Sétif. Dans son discours à l'adresse des cadres et des représentants de la capitale des Hauts-Plateaux, Yazid Zerhouni a fait un plaidoyer en faveur d'une participation plus accrue de la société civile dans la gestion des affaires de la cité. En outre, les indépendants, qui ambitionnent de créer une association nationale pour défendre leurs droits et leur spécificité, ont maintenu le cap, difficilement d'ailleurs, face aux vents poussant vers la création d'un parti politique.