Chaque matin que Dieu fait, le citoyen algérien est agressé de toutes parts: d´abord du côté de la fiche de paie (s´il a la chance d´en avoir une) qui est frappée d´une léthargie voisine d´un coma prolongé (tout cela grâce à un syndicat qui confond la marche arrière avec le ralenti), et d´autre part les étiquettes des produits de consommation courante qui mènent une folle farandole, étourdissante, à tel point que le pauvre citoyen, désorienté, se met à regretter le temps béni du parti unique, des queues sans fin devant des Souks el Fellah aux entrepôts bien remplis mais aux étals vides... Le citoyen consommateur reçoit sa plus forte décharge en découvrant sa facture Sonelgaz : c´est alors pour lui une suite d´interrogations sur les causes de ce coup de matraque. Il incrimine tour à tour la machine à laver qui fait un bruit infernal, le séchoir qui vrille les oreilles des mâles de la maison, les télés qui clignotent dans chaque chambre de la maison, l´ordinateur acheté à grande peine grâce à la formule Ousratic, et enfin ces lampes à incandescence qu´il est obligé d´éteindre lui-même, palliant ainsi la négligence et l´insouciance des enfants. Devant chaque hausse du prix de l´énergie, le consommateur se met à maudire la rapacité de ces nouveaux technocrates qui s´ingénient à le miner avec des arguments de rentabilité dont il n´arrive pas à maîtriser tous les concepts. Ce que le pauvre consommateur sous-payé ignore, c´est que derrière la facture salée, il y a une entreprise moderne qui gère un service public avec une rigueur propre à l´énergie qu´elle commercialise. Ce n´est qu´après une enquête approfondie, qu´on peut se rendre compte des énormes efforts que fait Sonelgaz pour satisfaire une demande en énergie sans cesse croissante. Il faut se mettre à l´esprit les énormes investissements consentis pour moderniser les vieilles centrales au coke pour les remplacer par des turbines à gaz beaucoup plus performantes. La multiplication de ces centrales permet l´optimisation de la transformation en énergie. La distribution du courant jusque dans les coins les plus reculés du pays, la formation des cadres et techniciens qui vont faire tourner cette immense machine dont les buts sont de satisfaire les nombreux clients, ménages et industries et surtout de respecter la directive européenne en matière de contrôle et de maîtrise d´émissions de gaz à effet de serre, illustrent ces efforts. En effet, non contente de développer de nouvelles énergies propres, comme l´exploitation de plaques photovoltaïques pour alimenter les petits hameaux du Hoggar et du Tassili, une formule beaucoup moins coûteuse que l´installation d´une centrale et des pylônes qui jalonneraient des pistes de centaines de kilomètres qui séparent les différentes localités, il ne faut pas oublier les différents équipements qui alimentent des unités isolées comme les stations Naftal ou les unités de gendarmerie. Ajouter à cela les campagnes de sensibilisation menées à travers tous les médias vers les ménages et les industriels pour économiser cette énergie par une utilisation plus efficace et plus sûre, car l´électricité comme le gaz comportent des dangers pour les habitants comme pour l´environnement. Il ne faut pas oublier aussi que Sonelgaz s´occupe aussi d´installer des stations de GNLC et d´équiper ainsi des bus qui seront moins polluants. L´entreprise va jusqu´à concevoir des pylônes spécialement aménagés pour recevoir des nids de cigognes dans les zones humides du pays. Les équipes d´agents de Sonelgaz vont jusqu´à tailler les brindilles de ces nids qui dépassent et qui peuvent présenter des dangers par temps de pluie. Il faut le faire. N´oublions pas que durant la tragédie nationale, les infrastructures ont subi de nombreuses agressions qui ont perturbé la distribution énergétique du pays: les nombreuses coupures dues à des délestages intempestifs ont émaillé cette triste période. Tout cela a un coût. Ajouter que la redevance TV augmente l´antipathie de cette fameuse facture qui, si l´on en croit les travaux d´une nouvelle commission, va prochainement court-circuiter le budget familial.