Le Front national algérien (FNA) de Moussa Touati «souhaite» et «demande» la dissolution de l'Assemblée populaire nationale (APN). Le président du FNA, le tout dernier parti politique algérien présent à l'Assemblée avec 7 députés, inscrit sa démarche dans une farouche opposition aux partis du FLN et du RND, qu'il considère être des «structures politiques au service de l'Administration». Lors de son passage à l'espace «A coeur ouvert» de L'Expression, mercredi dernier, le responsable de cette formation politique a développé un discours «dégourdi» par rapport à la situation politique, économique et sociale du pays. L'homme qui revendique son soutien total à la politique de «rupture», prônée par l'ancien Président Liamine Zeroual, ainsi que l'idée de la création d'une deuxième Chambre (Sénat) au Parlement paraît plus que jamais déterminé à combattre ceux qui ont détourné son idée de la création d'un «parti politique loin de la sphère historique» par la fabrication du RND. Moussa Touati a longuement raconté comment, en tant que fils de chahid, il a milité pour l'«autonomie» de l'Onec, puis de la Cnec, dont il revendique la paternité, par rapport aux partis politiques. Il nous a révélé que le document ayant servi de base de travail aux partis politiques, participant à la Conférence du dialogue national (CDN) en décembre 1994 «émanait de la Cnec que je présidais à l'époque». Abordant le volet organique, Moussa Touati avance que la composante de son parti est jeune avec une moyenne d'âge de 35 ans. «Mes élus ont des ambitions modestes», avouera-t-il en parlant des 7 députés qui composent son groupe parlementaire à l'APN et ses 552 élus au niveau des Assemblées locales. A propos de sa représentation à l'hémicycle Zighoud-Youcef, M.Touati avance que son parti a été spolié de 20 sièges lors des législatives de mai 2002, «au profit du FLN», tient-il à ajouter. «Si des législatives anticipées sont organisées, nous serons en mesure de récolter une quarantaine de sièges à l'APN», a indiqué notre interlocuteur. Interrogé sur les crises profondes qui secouent les organisations des enfants de chouhada qu'il a contribué à créer avant de leur tourner le dos, M.Touati s'en défend et va même jusqu'à déclarer que «tout le monde réclame mon retour». Justement, n'est-ce pas là la confirmation de l'échec de cette mission pour laquelle Touati s'est consacré de 1989 à 1999? L'interviewé parle de l'existence de 320.000 enfants de chouhada dont «l'Etat est incapable de garantir un statut digne». Pour lui, les décideurs, au lieu de prendre en charge les doléances de cette frange sociale, préfèrent «faire voter une nouvelle loi sur les chahids, les moudjahidine et les ayants-droit» dont les textes d'application n'ont pas vu le jour depuis 1999.