«La différence entre littérature et journalisme, c´est que le journalisme est illisible et que la littérature n´est pas lue.» Oscar Wilde, extrait de Le critique en tant qu´artiste Le ministre de la Solidarité, qui a rendu hommage à l´ensemble des journalistes qui avaient couvert les événements de Ghaza, a tenu à saluer les efforts déployés par Wissam Abou Zaïd, le correspondant palestinien de l´Entv à Ghaza. Le journal L´Expression a été, d´ailleurs, le seul quotidien national à rapporter quotidiennement, en détail et avec quelques scoops, les péripéties du correspondant de l´Entv à Ghaza. L´Expression a surtout été le seul journal à parler des conditions de travail, parfois dérisoires, du journaliste de l´Unique face à l´armada des moyens offerts par la télévision qatarie Al Jazeera ou la saoudienne Al Arabiya, qui avaient des bureaux et une dizaine de reporters sur le terrain. Ainsi, après une enquête approfondie, nous avons su que le jeune journaliste palestinien a fait ses études de journalisme à l´Itfc (Institut de journalisme) de Ben Aknoun au début de l´année. Et c´est grâce à ses contacts avec quelques journalistes algériens qu´il a pu décrocher le poste de correspondant de l´Entv dans cette région où les médias algériens ne sont pas les bienvenus. Wissam Abou Zaïd étudiait l´audiovisuel mais ne parlait pas français, comme tous les Palestiniens qui étudient à l´université de Ben Aknoun, d´ailleurs. Pour ce faire, il devait se faire traduire les cours offerts en français par quelques camarades. A cela s´ajoutent les retards répétés aux cours, car souvent et depuis plus de trois ans, les étudiants palestiniens restaient bloqués à Ghaza pendant plus d´un mois à cause du blocus et de la fermeture du seul point de passage tenu par un pays arabe, le port de Rafah et surtout moins restrictif en matière de documents. Le correspondant de l´Entv à Ghaza doit, à ce titre, venir en Algérie pour être accueilli comme un héros et surtout pour récupérer son dû pour ses différents envois de Ghaza qui lui rapporteront, à coup sûr, un bon pactole si, à ce titre, la Télévision lui fait un bon tarif. Sachant que les correspondants algériens travaillant pour des chaînes satellitaires arabes touchent entre 500 et 1000 dollars le sujet, à cela s´ajoutent les frais de location du matériel et de l´équipe. La Télévision nationale doit également indemniser la famille du cameraman tué au début des bombardements par les Israéliens. Une cérémonie est prévue, dans ce sens, pour le distinguer et surtout indemniser la famille du cameraman tué pour avoir servi la cause. Une distinction que nous espérons à la hauteur de son audace et de son courage, d´avoir été le seul reporter africain et maghrébin à être présent dans une ville assiégée et surtout interdite à la presse non arabe. Wissam Abou Zaïd avait souvent risqué sa vie en évitant les tirs des Israéliens et cela, pour rapporter des images exclusives qui ont même été achetées par France Télévisions pour évoquer, pour la première fois, l´utilisation des bombes au phosphore par l´armée israélienne. Même si je sais que tu n´as pas lu nos chroniques, on sait qu´elles te sont fidèlement rapportées. Aussi, L´Expression espère avoir été juste et objectif dans ses critiques et souhaite vivement que tu nous rendes visite quand tu seras à Alger. [email protected]