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Nas Nesma rate son entrée dans le paysage audiovisuel maghrébin
Publié dans L'Expression le 25 - 06 - 2009

«Il est plus facile de copier que de penser: c´est ce qui fait la mode.»
Wallace Stevens
La chaîne privée tunisienne Nesma TV, a lancé la semaine dernière son émission Nass Nesma. Une émission talk show présentée comme la copie conforme du Grand Journal de Canal+. Or, après avoir vu et revue l´émission, on s´est rendu compte que c´était une grosse farce et un effet de marketing bien huilé par les concepteurs de Nesma TV: les frères Karoui. Contrairement à l´émission de Canal+, c´est une émission hebdomadaire et non pas quotidienne. Le concept est pratiquement le même que Saraharaha en Algérie. Un présentateur, des chroniqueurs et un seul...invité. Contrairement au Grand Journal de Canal +, qui est diffusé chaque soir durant plus de 3 heures avec trois plateaux d´invités différents, la comparaison du programme par les frères Karoui est disproportionnée. Pour la première des premières de Nass Nassma, on a invité Nabil Karoui. Etre invité dans sa propre télévision! Pour la première de son émission! Il faut le faire! L´Algérienne Farida Aït Kaci, la directrice artistique, a même fait un portrait animé et jingle sur le patron de la boîte. Une pub pour le patron, quoi! C´est comme si Berlusconi se faisait inviter pour le lancement de l´émission de sa chaîne. Quelle grandeur! Bref, on comprend que Nesma TV devait démarrer et qu´il fallait avoir un invité sous la main. Pourquoi avoir opté pour Nabil, le gérant, et pas Ghazi, le véritable créateur. That is the question? Pour le concept, Nass Nesma, n´a pas inventé la roue ou le fil à couper le beurre. Le principe est simple: avoir des chroniqueurs des trois pays du Maghreb, deux belles journalistes du Maroc et de la Tunisie, l´Algérie étant représentée par un homme, le sympathique Amine Idjer. Le seul capable de faire de l´ambiance dans cette boîte à idées vides. Amine Idjer, ex-journaliste et comédien dans une troupe amateurs, nous a habitués à ses intonations humoristiques. Il donne chez Nesma TV libre cours à son talent de comédien et d´humoriste d´un nouveau genre. Le décor de Nass Nesma est beau et accueillant, blanc comme nulle part ailleurs à ses débuts. Le présentateur vedette de l´émission a beaucoup de présence et surtout le profil du métier. Le grand défaut de l´émission: les sujets et les contenus. Le sujet sur Facebook est du réchauffé: il a été déjà abordé dans les News et les journaux. Pourquoi en rajouter? Le principe de faire des reportages dans les villes du Maghreb est en revanche intéressant. Mais contrairement à Tunis et Casa, les intervenants algériens interrogés à la rue Didouche-Mourad et la place Audin étaient interviewés par une boîte privée, le micro de Nesma TV étant caché à cause de l´absence d´accréditation pour la chaîne tunisienne. On ne comprend pas également l´utilité de montrer une vedette anglaise à Londres et traduire ses propos en arabe alors que la Star n´est pas passée à Tunis ou dans un pays du Maghreb. On appelle cela du remplissage. Bref la force d´une émission ce sont ses invités et surtout l´actualité liée à leur présence. Nesma TV ou même nos émissions marchent à la chaîne...L´essentiel c´est d´avoir un invité. Le jour où l´on arrivera comme à Canal+, Vivement Dimanche ou au Larry King show à se disputer le passage à l´émission: on dira qu´on fait de bonnes émissions et surtout une bonne télévision.
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