le débrayage qui va être amorcé aujourd'hui couvre la période durant laquelle sont organisés, au niveau des établissements d'Alger, les examens du bac blanc. La grève initiée par la Coordination des enseignants des lycées d'Alger entrera dès aujourd'hui dans sa phase cruciale. Joint hier par téléphone, M.Osmane, premier responsable de cette coordination, a confirmé le maintien du débrayage «continu» prévu du 17 mai au 5 juin. Le représentant des lycées d'Alger, qui a essuyé mardi dernier le refus du ministre de l'Education nationale de le recevoir au niveau de son département ministériel, n'a pas caché sa colère: «A quoi sert Boubekeur Benbouzid s'il ne veut pas s'occuper des problèmes des gens dont il a la charge?», s'est-il interrogé. Quant au mouvement de grève «il ne s'arrêtera pas jusqu'à la satisfaction de nos trois revendications», dira-t-il catégorique. «Nous allons occuper les rues d'Alger. Des enseignants du moyen nous ont apporté leur soutien, ils comptent aussi, de leur côté, organiser des manifestations», a-t-il ajouté. Notre interlocuteur ne semble pas du tout être dérangé par les appels émanant des parents d'élèves pour la cessation de la grève qu'ils jugent préjudiciable à la scolarité de leurs enfants. Tout au plus Osmane estime que «ce sont de faux parents d'élèves qui se manifestent à l'instigation d'appareils satellite du RND». Et d'ajouter: «Les véritables parents savent que nous sommes dans la m...et eux aussi.» Sur la question de la légalité de son organisation, Osmane dira: «C'est un faux débat qui sert d'écran au débat véritable consistant à soulever la question des droits sociaux. On veut nous enfermer dans un juridisme formel pour éviter les problèmes de l'enseignement.» Pourquoi le mouvement ne concerne-t-il que les lycées d'Alger? «Le débrayage a démarré de là et puis nous ne sommes pas une structure syndicale, il est facile de créer des appareils dans toutes les wilayas mais nous marchons avec les wilayas qui bougent», dit-il. Pour rappel ce débrayage, suivi par la majorité des lycées de la capitale qui compte 112 établissements, menace à l'approche de l'examen du bac de compromettre sérieusement l'année scolaire en cours mais aussi la suivante puisque faute du ticket d'accès à l'université, les lycéens, qui auraient à passer leurs examens, vont se retrouver recalés de fait. De plus la grève qui va être amorcée aujourd'hui couvre la période durant laquelle sont organisés au niveau des lycées d'Alger les examens du bac blanc. Au train où vont les choses, c'est donc le bac 2003, prévu du 7 au 10 juin, qui risque bel et bien d'être compromis. Depuis février dernier, la coordination des enseignants au niveau de la capitale organise des mouvements de grève cycliques de trois jours par semaine. Elle revendique l'augmentation des salaires à 100 % avec revalorisation du point indiciaire, la réduction de l'âge de la retraite à 25 ans de service effectif et la création de postes budgétaires. «L'opinion publique doit comprendre que la protestation s'étend au-delà des questions de salaires, des retraites...Elle est avant tout celle de la dignité et de la considération!», affirme Osmane. Selon lui, «tout est permis pour les cadres supérieurs, auxquels l'Etat octroie les primes de responsabilité et autres, ils ont 80 millions pour couvrir les frais d'achat de leur véhicule, mais quand c'est nous on nous déclare qu'il n'y a pas d'argent». Notons que la coordination a été critiquée dès son irruption sur la scène de la contestation sociale. En février dernier, la Fédération des associations des parents d'élèves de la wilaya d'Alger avait qualifié d'«irresponsable» le comportement de cette coordination dont les débrayages répétitifs coïncident avec les «devoirs et compositions ainsi que les jours de fête et fériés».