Un couteau est manié, un blessé sérieusement, une brochette d´avocats...Le détenu, lui... Plaidant en faveur d´une victime de coups et blessures volontaires à l´aide d´une arme blanche présentée par la défense comme étant une truelle...Maître Ratiba Behlal, la charmante avocate, a plaidé devant Salima Kirat-Aroui, la juge de Bir Mourad Raïs et évoqué la goutte qui a fait déborder le verre dans lequel une, SVP, folle tempête a eu lieu avec des dégâts graves et sérieux. S´exprimant avec beaucoup de conviction et gestes à l´appui, l´avocate brune n´a pas voulu agacer le tribunal en se disant solidaire des interventions de ses aînés, Maîtres Hamza Khamis et Mouloud Zeddouk qui ont vivement réclamé la requalification des faits en criminelle car il y a eu tentative de meurtre, la blessure étant de trois centimètres de profondeur avec l´expression: «Achève-le» lâché par un des inculpés: les deux qui ont eu une rixe avec un voisin blessé mochement car ayant connu un coma de quelques longs jours et vingt et un jours d´incapacité, selon les avocats de la partie civile, cinq exactement qui ont vu Maître Farida Djellad, le défenseur unique de l´inculpé après le retrait de Maître Benzine qui a refusé de plaider contre le frangin d´une avocate sérieusement éprouvée et surtout excitée en revoyant son frère debout à la barre en son sacré statut de victime blême, très mal en point. Elle l´était encore plus lorsque durant l´interrogatoire, Maître Djellad n´a pas supporté que le second frère de la victime - un avocat aussi - avait marmonné des bribes de mots que l´avocate d´El Harrach n´a pas avalés en s´écriant en direction de la juge: «Madame la présidente, j´ai fait le serment de servir la justice et de défendre l´homme poursuivi même pour un crime horrible. Chaque justiciable a droit à une défense. Rien que pour cela, je m´insurge contre toute tentative d´intimidation d´où qu´elle vienne». Kirat, en présidente attentive et surtout posée, laisse dire le conseil qui va littéralement éclater durant son intervention. Elle va s´efforcer de tuer dans l´oeuf les cinq brûlantes plaidoiries de ses confrères qui auront été jusqu´au bout du drame lorsque les défenseurs avaient entamé le chapitre des demandes avec comme cerise, une expertise médicale et des réparations provisoires. Hellal Mourad, le procureur, toujours présent lors des moments forts, a joué pleinement son rôle en s´en prenant à l´inculpé à qui il a reproché d´emblée le port d´arme: «Fini le temps où le justiciable soulignait son ignorance des lois. Nul n´est censé ignorer la loi. Oui, nul, même pas vous», s´était exclamé le parquetier, visiblement motivé au plus haut degré malgré la mal-vie qu´il traverse depuis un certain temps, car il se considère comme lésé par la tutelle depuis des années. Kirat, elle, décide de mieux réfléchir. Elle s´accorde quinze jours avant de se prononcer.