«On ne choisit pas ses parents, on ne choisit pas sa famille. On ne choisit pas non plus les trottoirs de Manille, de Paris ou d´Alger pour apprendre à marcher.» Maxime Le Forestier "Paroles de la chanson Né quelque part" Le cinéma algérien fait-il recette? Oui! selon les spécialistes en France. C´est en tout cas ce qu´on a constaté à Marseille où une association locale, Aflam, a organisé un hommage pour le cinéma algérien du 5 novembre au 6 décembre. Plus d´un mois de films, de rencontres et de débats avec des réalisateurs algériens dont la plupart sont installés en France. En 2009, plus de quatre hommages ont été organisés en hommage au cinéma algérien. Ce qui est non négligeable quand on connaît la situation du cinéma algérien. Déjà le 14 octobre dernier, un hommage a été organisé par notre confrère Saïd Ould Khelifa, à Bobigny avec Dominique Bax, où plusieurs films et longs métrages algériens ont été présentés. Certains sont diffusés pour la première fois dans l´Hexagone comme c´est le cas de Benboulaïd de Ahmed Rachedi qui n´a été sélectionné par aucun festival en France, car il traite d´un héros de la Révolution. Une association franco-algérienne, basée à Lille, organisera du 10 au 20 décembre en cours, la Semaine du cinéma algérien, en partenariat avec l´association wattrelosienne «Humanité art et diversité». A côté de cela, un exploitant de salles français, à Saint Denis, propose chaque année un hommage à un pays du Maghreb. En France, il existe plus de 300 festivals dont 50 sont consacrés aux cinémas des autres pays. Le plus célèbre reste le Festival de Deauville consacré au cinéma américain. Mais il y a aussi le Festival du cinéma italien, Bastia, le Festival du film italien de Villerupt, le Festival du cinéma espagnol à Toulouse, ou encore le Festival du film hindou de Cannes, Festival du film arabe de Fameck, ou encore le Festival international du cinéma iranien en exil, mais il n´existe aucun festival du film algérien en France. Seulement des hommages ou des manifestations cinématographiques qui donnent plus l´idée d´une fête de mariage que d´une compétition où le meilleur gagne. Des manifestations cinématographiques où on n´invite pas un cinéaste pour la qualité de ses oeuvres, mais pour la proximité de la ville en France où il habite. (Pour éviter les frais de transport). On n´invite pas un réalisateur engagé dans des idéaux nationalistes mais pour ses soi-disant combats pour une démocratie de façade. On n´invite pas un cinéaste qui offre une image positive de l´Algérie, on préfère les écorchés vifs qui tirent à boulets rouges sur une société algérienne en ébullition et se présentant comme des cinéastes engagés. Il y a aussi une différence entre les manifestations organisées par des Algériens et celles organisées par des Français. Les organisateurs algériens associent les responsables chargés du secteur (ministère de la Culture, Cinéma-thèque algérienne, Cnca) alors que les organisateurs français privés choisissent des associations algériennes proches de leurs thèses ou des personnalités hors du circuit du pouvoir local. A cela s´ajoute l´indifférence du Centre culturel algérien de Paris qui n´a jamais pensé organiser un festival du cinéma algérien à Paris, alors qu´il a les moyens techniques, financiers et humains. Pour toutes ces raisons, l´Algérie n´a pas et n´aura pas de festival du film algérien en France ou même ailleurs, car il n´existe pas de volonté politique pour sauver ce secteur. [email protected]