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Saliha Ouatiki, Farid Maghraoui et Guy Mocquet
Publié dans L'Expression le 10 - 12 - 2009

11 Décembre 1960. Ce jour-là des milliers et des milliers d´Algériens sont descendus dans les rues en brandissant l´emblème national et en scandant "Vive le FLN" et "Algérie indépendante". Dans la foule, des enfants. C´est l´histoire de deux d´entre eux.
Demain, vendredi, nous serons le 11 décembre. Il y a 49 ans, le 11 décembre 1960, les Algériens sont descendus en masse dans les rues crier leur nationalisme et exiger avec détermination l´indépendance de leur pays. Ils l´avaient déjà exprimé le 8 mai 1945 pour rappeler aux Français qui étaient en train de fêter la fin de leur propre occupation qu´eux aussi aspiraient à la liberté. La riposte des forces coloniales fut d´une violence inouïe. L´aviation, la marine, les blindés et tout ce que comptaient les forces d´occupation se déchaînèrent. Ils tiraient à vue sur tout ce qui était «indigène». Bilan: 45.000 morts, tous des civils. La seconde fois c´était en janvier 1957 où, suivant les instructions du FLN, les Algériens, tous les Algériens, se sont mis en grève durant huit jours. S´ensuivit ce que tout le monde appelle «La Bataille d´Alger» qui dura toute l´année. Une année d´enterrements quotidiens, d´enlèvements nocturnes d´Algériens que personne ne reverra plus jamais. Une année où la torture a été institutionnalisée et où la colonisation multipliait les camps de concentration qui n´avaient rien à envier à ceux des nazis. Enfin, et alors que la guerre de Libération nationale en était à sa 6e année et que les dirigeants français s´évertuaient à vouloir réduire à de simples «événements» causés par «une poignée de fellagas», le peuple algérien avait décidé de les démentir. Il choisit pour cela une visite en Algérie du général de Gaulle, alors chef de l´Etat français depuis deux années, pour lui démontrer ainsi qu´au monde entier l´ancrage populaire de la lutte de libération. Les manifestations ont eu lieu dans tout le pays suivant le trajet de la tournée du président français mais c´est forcément dans la capitale qu´elles ont été les plus visibles et où les forces coloniales ont déployé les grands moyens. L´histoire retiendra que «l´épicentre» des manifestations du 11 décembre 1960 aura été dans les quartiers d´El Madania, Diar El Mahçoul, El Mouradia et Belcourt (aujourd´hui Belouizdad). Ce jour-là des milliers et des milliers d´Algériens sont descendus dans les rues en brandissant l´emblème national et en scandant «Vive le FLN», et «Algérie indépendante!». La foule était composée d´hommes et de femmes, de jeunes et de vieux et même d´enfants. Deux de ces enfants, fiers de brandir le drapeau national, y laissèrent leur vie. L´un à Diar El Mahçoul. Il n´avait que dix ans. Il s´appelait Farid Maghraoui. Ecoutons Hamouma Hocine qui y a consacré un livre à compte d´auteur intitulé Les Enfants de décembre: «Un officier para arrache le drapeau des main d´une jeune fille...dans un geste de 10 ans, Farid reprit vivement l´étendard et s´enfuit. Il n´ira pas loin. Un para lui lâcha une longue rafale de mitraillette. Stoppé dans sa course par plusieurs impacts de balles, Farid dans sa chute, tournoya et entraîna le drapeau autour de son corps». Cela s´est passé à Diar El Mahçoul. Un peu plus bas, à Belcourt, un autre drame similaire a lieu. Une fillette de 12 ans, qui s´appelait Saliha Ouatiki et qu´un manifestant avait hissée sur ses épaules, brandissait elle aussi l´emblème national quand des «coups de feu éclatèrent des balcons occupés par des pieds-noirs. La plus visée était Saliha Ouatiki. Elle tomba la première, criblée de balles ennemies, l´emblème de la liberté entre les mains...», Farid et Saliha, deux enfants, deux innocents, ont été assassinés pour avoir dit simplement vouloir vivre libres. Pour avoir brandi leur drapeau. Comme l´ont fait des millions d´Algériens tout récemment dans la joie et la fierté. Retrouvant Hamouma lorsqu´il dit dans son livre que c´est là «un geste sur lequel pourraient disserter tous les lycéens d´Algérie». Oui, c´est là un travail de mémoire indispensable. Non pas pour croire donner mauvaise conscience aux dirigeants français qui n´hésitent pas à tirer une lettre de Guy Mocquet, ce jeune français de 17 ans assassiné par les Allemands en 1941, pour la faire lire à tous les écoliers de l´Hexagone en faisant mine d´avoir oublié que moins de vingt ans plus tard leur armée a assassiné deux enfants algériens beaucoup plus jeunes. Un travail mémoriel sans plus.
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