La particularité de cette fille-mère de seize ans est qu´elle est toujours vierge, une année après avoir eu un contact avec un jeune de... «C´est elle qui m´a invité à entrer dans l´arrière-salle ´´meublée´´ pour passer d´agréables moments», avait reconnu l´accusé à la suite d´une question de Maître Malika Bouzid-Adnane, l´avocate de la victime. Maître Tahar Khiar, l´avocat de l´accusé de viol... va alors poser une dizaine de questions à propos du temps passé au salon de thé avant de passer à l´arrière-salle. Attentif, face à son écran-micro, Mouloud Boutiche, cet expérimenté greffier d´audience prend tout ce qui se dit à la barre, alors que le service d´ordre des éléments de la Dgsn est sur les dents on entendrait voler une mouche. Les avocats passent vite aux questions à l´accusé: «Pourquoi Ali avait-il invité l´accusé à aller s´allonger dans l´arrière-salle?», a dit le conseil qui apprendra de la bouche de l´accusé qu´il n´y avait aucun piège dans cette invitation. Il saura plus tard, que le fait de prendre une mineure même sans pénétration est en soi un acte de violence et ce sera finalement cela qui allait le condamner. La jeune victime donne sa version des faits sous le regard de la composition criminelle, ardemment menée par cette Khenouf, vigilante comme toujours, alors que Karim Haddad, l´huissier de l´audience, profite d´un vide physique dans la salle pour s´asseoir cinq minutes tout en réajustant sa robe noire. Entre-temps, l´audition de la mineure, allait édifier le tribunal. La victime apprendra alors qu´elle avait connu l´accusé pour prendre un thé: «Il m´a eue à la douce», marmonne-t-elle, enveloppée dans un khimar noir, la victime a parlé sans trop d´émotion. Elle s´exprimait sans crainte, ni passion, ni même haine. La peur des parents est passée. Elle se lamente sur son avenir malgré la présence des parents. «Que s´était-il passé dans l´arrière-salle?», a demandé la juge Khenouf comme pour en finir avec ce moment douloureux même si, comme le criera plus tard dans son intervention Kheyar, la fille est toujours vierge, et c´est pour cette raison que son accouchement prématuré s´est déroulé par...césarienne! Ces propos avaient été tenus en l´absence des parents de la mineure, des parents éloignés des débats par Khenouf qui avait voulu qu´ils attendent dehors, car des incidents pouvaient à tout moment surgir, car la présidente savait par expérience que l´on pouvait gérer une audience beaucoup mieux ainsi. Effectivement, la fille avait tout raconté même si elle a insisté que le gus ne s´est jamais comporté avec elle en usant de violences. Le papa est entendu par le tribunal criminel alors que la maman avait été invitée à attendre dans la salle des «pas perdus» du premier étage de la cour d´Alger, sise chemin Fernane (ex-Vauban). Le père raconte comment il a su que sa fille attendait un bébé seulement le jour où son épouse lui avait appris que sa fille était hospitalisée, car enceinte... Khenouf cherche à confirmer s´il avait demandé trois cent millions pour se taire, selon l´avocat de l´accusé. «Tout l´or du monde ne réparera pas l´honneur souillé de ma fille de seize ans alors lycéenne», a dit le père plein d´émotion et même très en colère. Il affirme n´avoir jamais eu vent de la grossesse de sa fille. Il confirme aussi que le père de l´accusé avait proposé le mariage des deux tourtereaux. Ce fut au tour de la maman d´apprendre au tribunal criminel qu´elle a su la grossesse chez le médecin, plusieurs mois après. «Je n´ai jamais cru ma fille qui a toujours dit qu´elle était encore vierge malgré la grossesse. Et le médecin a voulu la césarienne pour laisser l´adolescente toujours vierge», a ajouté la maman visiblement calme et semblant avoir accepté ce coup du sort. La fille, depuis le banc pleurait, elle pleurait presque du...sang, tant elle se sentait mal, si mal en assistant aux deux «récits», du papa et de la maman. Répondant à une question de Maître Khiar, la mère de famille avait confirmé la pressante demande des parents de l´accusé de procéder à la réparation des dégâts collatéraux en contractant une union. Par contre, elle dément une visite chez le notaire et a expliqué pourquoi elle n´avait pas pris le bébé (garçon) né d´une union illégitime. L´unique témoin des faits est décédé en 2008 et donc ce sera un autre jeune homme qui exerçait au moment des faits au salon de thé. C´est ainsi qu´il a dit la vérité en déclarant qu´il n´a jamais rien vu des faits, que son défunt frère savait et donc le secret est dans la tombe. Les plaidoiries se seront passées «sans douleur». Tout sera passé au peigne fin (lire ci-dessus les plaidoiries et le réquisitoire pour mieux suivre ce procès). A l´issue des délibérations, l´accusé écope d´une peine de cinq ans d´emprisonnement et de cinquante millions de dommages à verser à la famille de la mineure