«ll y a deux histoires: l´histoire officielle, menteuse, puis l´histoire secrète, où sont les véritables causes des événements.» Honoré de Balzac Les tensions entre l´Egypte et l´Algérie ne sont pas près de s´arrêter et les relations artistiques de revenir à leur point d´origine. Et pourtant, il y a quelques jours, la télévision publique égyptienne a refusé la diffusion d´un épisode d´un programme intitulé «tadjrouba» (l´expérience), mettant en vedette Ghada Abderazak. Dans un épisode de ce feuilleton, on offre une vision négative de l´Algérie à travers l´aventure d´une fille, partie au Soudan supporter son équipe le jour du match capital entre l´Egypte et l´Algérie à Oum Dormane. La télévision égyptienne a voulu par ce geste, apaiser la tension déjà très électrique entre Algériens et Egyptiens, relancée par une attaque «bénigne» contre le bus du Ahly à Tizi Ouzou et les insultes des joueurs cairotes contre les joueurs kabyles au Caire, lors du match retour. Le producteur de ce programme anti-algérien, Tarek Djounaïni, a protesté contre la censure de son oeuvre et souhaite que cette partie soit diffusée sur la télévision égyptienne en hommage aux nombreux égyptiens déçus par la tournure du match. C´est le deuxième produit qui met en scène directement les événements d´Oum Dormane. Un film a été déjà réalisé sur cet épisode, se basant sur le parcours d´un international égyptien dans le film El aalamy (Le Mondial). Il est clair que la scène artistique égyptienne est toujours sous le choc de la défaite et tente, à travers quelques productions, de glisser quelques épisodes ou quelques phrases anti-algériennes. Mais l´Etat égyptien, soucieux de rétablir des relations entre leur «frères» Algériens, a usé de la censure pour stopper ces attaques contre les Algériens. Le pouvoir au Caire a réussi, dans un premier temps, à mettre un terme aux agressions et fermer le bec des télévisions privées égyptiennes qui sont contre l´Algérie. La meilleure preuve demeure le traitement correct accordé à la JSK après sa victoire à Tizi Ouzou et surtout après son exploit au Caire. Mais le pouvoir en Egypte n´a pas réussi à stopper les attaques de certains producteurs et artistes avides de polémique et chargés de rancoeur contre l´Algérie. L´une des grandes déceptions de l´Etat algérien, dans cette campagne anti-algérienne après l´épisode d´Oum Dormane, c´est l´attitude des artistes égyptiens. Des artistes égyptiens qui étaient accueillis avec faste et tapis rouge en Algérie, se sont mêlés d´une bataille qui opposait, dans un premier temps, la presse des deux pays. En s´impliquant, ils n´ont pas hésité à insulter le pays, sa mémoire et son histoire. En appelant au boycott de l´Algérie, la cote des artistes égyptiens a pris un sacré coup, causant la suppression des feuilletons égyptiens de l´Entv, le boycott des chanteurs et artistes égyptiens et surtout l´exclusion des Egyptiens du Salon international du livre. [email protected]