Message Les témoins de la mémoire se veut une reconnaissance pour ceux qui, malgré eux, ont été déportés, exilés à l?autre bout du monde, en Nouvelle-Calédonie. Il se veut une revanche sur l?histoire. Les téléspectateurs algériens pourront suivre prochainement une série de documentaires de huit parties sur des Calédoniens d?origine algérienne. Réalisé par Saïd Oulmi, Les témoins de la mémoire évoque la déportation d?Algériens à l?autre bout du monde, en Nouvelle-Calédonie. Parler de ce pan d?histoire, c?est, à l?évidence, ressusciter un passé douloureux méconnu, cependant, des Algériens. C?est aussi parler d?une existence et d?un destin. D?une identité commune, mais non partagée. La série, dont le tournage a pris trois années, se veut un cheminement vers la mémoire ; et par ce cheminement inattendu, jalonné d?émotions, nous remontons dans l?histoire, jusqu?aux premiers déportés algériens vers la fin de la seconde moitié du XIXe siècle. Chaque épisode est articulé autour d?un thème que le réalisateur développe et détaille avec beaucoup de méthodologie. Lors de la première partie, les téléspectateurs sauront pourquoi Saïd Oulmi a voulu réaliser ce documentaire : en fait, il s?agit tout simplement d?un devoir de mémoire, une reconnaissance pour ceux qui, malgré eux, ont été déportés, exilés en terre lointaine, à l?autre bout du monde, dans le Pacifique. D?ailleurs, ce documentaire leur est dédié. «C?est un travail de mémoire, c?est pour rendre justice à ceux qui ont connu les affres de l?exil», dit-il. Et d?ajouter : «L?Algérie ignore une partie de son histoire. Rares sont ceux qui ont connaissance de l?histoire de ces Algériens déportés en Calédonie.» «Leurs descendants sont attachés à l?Algérie et même s?ils sont coupés de la terre de leurs aïeux, oubliés, voire abandonnés de l?histoire, ils affichent néanmoins leur appartenance à cette terre d?origine qu?est l?Algérie, ils font tout pour affirmer et réaffirmer leur identité», reprend-il. «Nombreux sont ceux qui ont besoin seulement qu?on leur dise qu?ils existent, qu?on pense à eux.» Effectivement, les Calédoniens revendiquent leur appartenance à l?Algérie, ils revendiquent leur algérianité, même s?ils ne savent pas parler l?arabe, même s?ils n?ont gardé de leur passé algérien que quelques bribes, des fragments de mémoire vagues et lointains. En dépit de tout cela, ils ont gardé les traces de leurs aïeux qu?ils ont préservées précieusement contre l?usure du temps. C?est-à-dire contre l?oubli. A travers ce documentaire, nous pouvons voir comment l?incarnation de l?esprit ancestral existe et agit sur eux après 140 années. Nous pouvons voir dans le film comment quelques Calédoniens ont fait le voyage jusqu?en Algérie en 1986. A travers son documentaire, Saïd Oulmi cherche à reconstituer la mémoire algérienne dans son intégralité, une mémoire fragmentée, fracturée, une histoire incomplète, méconnue? Et c?est dans un mariage d?archives et d?images d?aujourd?hui que le réalisateur nous raconte l?autre histoire de l?Algérie, celle qui s?est faite, toute seule, dans le Pacifique, en Nouvelle-Calédonie. Et c?est à travers de nombreux témoignages, des récits débordant d?émotions, que nous découvrons cette Algérie que quasiment tous les Algériens ignorent. Il est à rappeler que Les témoins de la mémoire sera diffusé chaque vendredi (et ce à partir du 10 décembre) sur la chaîne nationale (21h) et chaque samedi (à partir du 11 décembre) sur Canal Algérie.