Le développement de la diffusion satellitaire a signé durant ce siècle les caractéristiques d´une «société de l´information» comme la marque du XXIe siècle, l´échec du totalitarisme et le terme ultime de la démocratie néolibérale. Tout se voit en direct et sur toute la planète. Le Maroc l´a bien compris en relevant les conséquences internationales de sa repression à Al Aâyoun et même après la fermeture des bureaux d´Al Jazeera et le refus de laisser entrer des journalistes sur le sol sahraoui. Tous les grands évènements mondiaux se vivent dans une quasi-commu-nion internationale (Mondial du foot, Jeux olympiques, les grandes catastrophes naturelles, telles le tsunami en Asie en décembre 2004, l´ouragan Katrina durant l´été 2005 au sud des Etats-Unis, de même que les deux guerres d´Irak en 1990 et 2003, ainsi que le renversement de la statue du président irakien Saddam Hussein, en avril 2003. Depuis la révolution technologique opérée il y a vingt ans, des chaînes d´information continue ont supplanté les chaînes généralistes (Al Jazeera dans le monde arabe, CNN aux Etats-Unis, LCI et France info, en France) développant des programmes avec intervention des auditeurs téléspectateurs dans les débats politiques, induisant avant le terme un débat participatif. Dans le Monde arabe, où la censure est la norme, le quotidien Al Qods Al Arabi journal critique transarabe, offre quotidiennement l´hospitalité de ses colonnes à certains des principaux proscrits intellectuels arabes et contourne ainsi depuis Londres, les restrictions édictées par les gouvernements arabes. Dans les années 1980, 50 mégacompagnies dominaient le paysage médiatique aux Etats-Unis, mais, moins de dix ans plus tard, il n´en restait plus que vingt-trois pour une domination comparable: AOL-TimeWarner, Viacom CBS, News Corporation (USA), Bertelsman (Allemagne), General Electric (NBC), Sony, Att-Liberty Media et Vivendi Universal France). Quatre d´entre elles (Disney, AOL Time Warner, Viacom et News Corporation) contrôlent tout le cycle de la production (films, livres, magazines, journaux, programmes de télévision, musique vidéo, jeux) ainsi que la distribution (radio, câble, grandes surfaces, salles de cinéma multiplex) Les Etats-Unis ont érigé un nationalisme cimentés par l´horreur des attentats antiaméricains du 11 septembre 2001 contre les symboles de l´hyperpuissance américaine, les tours jumelles (Twin Tower) de New York et le Pentagone à Washington. Cette ferveur a été attisée par les médias avec leur longue évocation des scènes d´horreur et leurs commentaires conséquents. Les grands médias américains ont longtemps relayé les thèses de l´administration néoconservatrice américaine avant de reconsidérer leurs positions avec les déboires militaires américains sur le terrain, le pillage du Musée de Baghdad, les tortures de la prison d´Abou Ghrib et les révélations sur les mensonges de la guerre (absence d´armes de destruction massive, lien du régime de Saddam Hussein avec l´organisation Al Qaîda). Une journaliste vedette du New York Times, Judith Miller, l´une des plus actives propagatrices de la thèse mensongère des armes de destruction massive en Irak, a été licenciée de son journal et de grands journaux tels le Washington Post et le New York Times ont publiquement reconnu leurs erreurs. Il n´empêche que les médias américains dans la guerre d´Irak ont été complices de la plus grande mystification de l´opinion publique relayant sans la moindre retenue et sur une longue période, la propagande de guerre du président George Bush Jr. [email protected]