Un geste de bonne volonté des pouvoirs publics en faveur de cette région. Un mouvement partiel dans le corps des walis interviendra au courant du mois de juin prochain. Sur les 48 walis actuellement en poste, une dizaine ne devrait plus continuer à exercer et certains devront faire valoir leur droit à la retraite, avons-nous appris de source généralement bien informée. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M.Nouredine Yazid Zerhouni, a annoncé ce changement imminent lors de la visite de travail de deux jours qui l'a conduit à Bechar, dimanche et lundi derniers. Il est utile de souligner qu'en ce qui concerne la Kabylie, les walis de Tizi Ouzou, Béjaïa et Bouira sont concernés par le mouvement. Pour l'heure, les informations en notre possession font état du déplacement du wali actuel de Médéa vers la wilaya de Béjaïa tandis que la wilaya de Bouira devra recevoir un wali fraîchement promu. Ce mouvement dans le corps des walis était attendu depuis quelques semaines déjà. Le bras de fer au sein de l'exécutif expliquerait le retard dans sa réalisation. Par ailleurs et selon les observateurs, ce mouvement serait un geste de bonne volonté des pouvoirs publics en faveur de la Kabylie qui connaît une paralysie quasi totale sur tous les plans en raison des événements tragiques qui y ont eu lieu durant ces deux dernières années. Il devrait être interprété comme un signe d'apaisement qui devrait être accompagné par d'autres actions, telles que un plan d'urgence pour la Kabylie. Ce plan est plus que jamais nécessaire pour réparer les dégâts occasionnés par les émeutes et permettre aux wilayas concernées de rattraper les autres régions dans le cadre du Plan d'appui à la relance économique (PSRE). De plus, et selon plusieurs témoignages, les responsables des exécutifs de ces trois wilayas auraient brillé par leur manque d'initiatives, voire par des dérobades pour certains, par rapport à leurs responsabilités. Au niveau de l'administration centrale, on s'est étonné même du fait que les acteurs politiques, économiques et sociaux de la région n'aient pas dénoncé avec vigueur cette fuite de responsabilité, comme pour les cas d'absences répétées et prolongées d'un wali que des cadres de son administration auraient contribué à couvrir. Des atermoiements et des tergiversations de certains walis auraient même profité aux partisans du pourrissement et de la radicalisation au sein du mouvement des ârchs. Par ailleurs, ce mouvement intervient alors que la réorganisation des structures et missions de l'Etat a atteint sa vitesse de croisière. Des projets de loi dans ce sens devraient être soumis au Parlement sous peu par le gouvernement Ouyahia afin de rendre plus efficiente la mission des différents démembrements de l'Etat. Le clou de ces réformes, tel qu'énuméré dans le projet de programme du gouvernement, qui sera soumis à débat samedi prochain à l'APN, sera sans nul doute la promulgation d'un statut pour le wali qui fera de lui «le représentant unique du gouvernement». Enfin, la complexification des problèmes au niveau des collectivités locales nécessite d'en finir avec un certain nombre de brebis galeuses qui empêchent les régions d'aspirer à un avenir meilleur, selon l'avis de nombreux observateurs.