«Il n´est bon festival sans scandale.» André Bazin - Extrait de la revue Les cahiers du cinéma - 1953 Le Festival du film arabe d´Oran n´est plus ce qu´il était. En plus des nombreuses critiques de la presse arabophone, qui n´offrent pas une bonne image de nos festivals dans le Monde arabe, le Fifao souffre cette année de l´absence de couverture médiatique arabe de qualité. Contrairement aux éditions précédentes, il n´y aura pas beaucoup de télévisions arabes qui couvrent le festival comme du temps de HHC. Ainsi des chaînes comme Nil news, Al Jaras Television ou encore Al Arabya, ou même MBC1 sont absentes d´Oran, seul le correspondant de MBC à Alger et les représentants des télévisions marocaine et tunisienne sont présents dans El Bahia. Il faut dire que les reporters de télévision viennent pour les stars arabes et pas pour faire des couvertures de festivals. Ils viennent pour filmer les pas de de Yousra, de Hussein Fehmi ou encore de Mahmoud Yassine, sur le boulevard Front de mer. Mais pour l´édition 2010, le showbiz n´était pas au rendez-vous en raison de la mauvaise connexion avec l´Egypte. Il n´y a pas de star qui attire les projecteurs. Pas de polémique comme en 2009 avec Doukan chahata, qui avait déjà refroidi les relations entre Oran et Le Caire. Mais ce qui a attiré l´attention des observateurs, c´est la modeste couverture de l´Entv pour l´événement. Contrairement aux éditions précédentes, la Télévision nationale a fait le service normal (pour ne pas dire minimum) pour la couverture ordinaire d´un festival. Pas de couverture spéciale ni de retransmission de la cérémonie d´ouverture. Une cérémonie qui a toujours été diffusée en direct et qui a servi de publicité pour le festival. Cette année pour des raisons techniques, la retransmission n´a pas eu lieu. Les différentes couvertures de l´Entv, sont éparpillées sur les trois journaux télévisés de la journée, avec des shorts reportages de 2 minutes maximum. Samedi, il n´y a pas eu de reportages au 20h, le Festival d´Oran a été remplacé par des sujets sur le théâtre amazigh et la danse contemporaine. C´est pourquoi les sujets sont parfois dépassés et souvent mal réalisés. Toutes les séquences des films ont été filmées dans les salles obscures, offrant une qualité médiocre de l´image. Alors que pour les news sur les télévisions arabes et occidentales, le producteur du film offre aux télévisions intéressées les meilleurs extraits sur cassette beta ou DVD. Pour le festival d´Oran, il n´y a pas d´émission spéciale après le 20h, comme c´est de coutume chez les Français lors du Festival de Cannes, les Arabes lors du Festival de Dubaï ou les Marocains et les Tunisiens après les Festivals de Marrakech et de Tunis. Le Fifao avait en revanche droit à des directs de 30 mn sur l´émission Bonjour d´Algérie ou Massa el kheir. Des directs faits dans des conditions très difficiles avec deux caméras dans un décor lugubre d´une salle obscure où les invités sont éloignés et où les logos et les affiches sont à peine visibles. On est loin des directs au bord de la piscine du Sheraton, offrant l´apanage d´un festival de haut standing. Des directs qui donnent plus l´impression qu´on est dans un salon artisanal que dans un festival international. A cela s´ajoute la mauvaise préparation d´une journaliste, qui invite des cinéastes arabes et qui ne sait même pas poser une question en arabe. Bref, le Festival d´Oran n´avait pas besoin de ces défaillances pour poursuivre son aventure cinématographique. L´Algérie, sa presse et ses institutions doivent encourager le seul Festival international en lice dans le pays. [email protected]