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Maître Lamouri et l'amour de...
Publié dans L'Expression le 25 - 12 - 2010

A défaut de vice de forme et de bévues de la police judiciaire, Maître Lamouri tombe dans les bras des circonstances atténuantes...
Qu´il est loin le temps qui voyait Maître Lamouri Benouadah s´éponger le front en plaidant bruyamment! Il plaidait bruyamment dans les deux langues. Il faut remonter aux années 1994-2004 pour se délecter des interventions de l´avocat de Dar El Beïda. En 2010, décembre en fin de parcours, face à une juge formée uniquement en langue arabe, l´avocat qui plaidait une affaire de tentative de vol en fin d´après-midi dans une cité populaire, Maître Lamouri s´était efforcé de ne prononcer que les mots chers à El Moutannabi et dans un style que l´on a appris que dans une zaouia. Un arabe direct, formulé dans une grammaire si simple qu´elle a réjoui la présidente que la coiffure défaite par le vent du matin avait vieillie de quelques années. Défendant Abdelhalim K. vingt-cinq ans et ayant un casier -Allah bénisse- si chargé que le magistrat débutant évite de le parcourir.
«Inculpé, racontez-nous cette histoire de tentative de vol dans un appartement situé au deuxième étage. Et pourquoi avoir ciblé ce domicile?», dit tout de go la juge forte de la présence sous les yeux de procès-verbaux excellemment confectionnés. Le détenu ne peut même pas bafouiller. Il baisse les épaules, les yeux et le torse et marmonne: «C´est le diable!»
Etonnée mais pas agacée, la présidente qui venait de voir Maître Lamouri se tenir debout, le menton dans la paume gauche, balance: «Voyons, le diable aurait été derrière si vous aviez été surpris au rez-de-chaussée et à la limite au premier étage. Mais au deuxième, c´était là un acte délibéré et visant à aller au délit. Alors, que vient faire ici Satan?»
L´inculpé est désarmé. Il tourne la tête à droite et prie presque son avocat de lui jeter une bouée et ce, du regard, un regard pitoyable, à la limite larmoyant. Cette attitude fait peine à voir-on devine à cet instant que Abdelhakim K. est en train de ronger du noir, qu´il regrette le méfait et n´attend que l´indulgence du tribunal.
Le tribunal où était bien installée la présidente, cette fraîche maman qui traverse, dit-on, de mauvais moments, juste après le passage d´un inspecteur qui aurait, dit-on encore sous cape, «miné» par cette histoire de flash-disc non remis à temps à la greffière qui se serait comportée en... «shérif» avant d´aviser le président du tribunal qui adore, susurre-t-on (encore), s´en prendre aux magistrats issus du corps des greffiers.
Passons, car cette culture a tendance à se propager devant le refus des élites à entrer dans la magistrature que l´on présente comme infréquentable du fait qu´elle possède deux têtes: une qui acquitte et l´autre qui mute. Maître Lamouri lui, était rivé sur son intervention. Cette dernière avait deux volets: la personnalité de l´inculpé et le bassin des circonstances atténuantes.
Abordant sa plaidoirie juste après que le représentant du ministère public eut requis la peine de prison ferme de trois ans, le défenseur a présenté le détenu comme une victime du système.
«Mineur déjà il avait goûté à l´incarcération et à trois rep-rises: deux fois pour avoir joué avec une arme blanche et une troisième pour avoir goûté à la came durant le Ramadhan tard la nuit», s´est écrié le conseil qui est revenu sur les quatre autres condamnations (coups et blessures, vol, outrage à fonctionnaires de police et surtout outrage à agent de la commune au guichet).
«Comme vous le voyez, madame la présidente, il a à chaque fois reçu sur les doigts pour ce qu´il a fait. Cette fois, il s´est réfugié derrière le diable. C´est-à-dire qu´il a compris que ce chemin ne mène nulle part.
Et puis, il a seulement tenté de s´introduire dans le domicile paraît-il inoccupé, donc vide. N´est-ce pas là une occasion de lui tendre la perche et de le condamner certes mais à un sursis car il est incapable de régler une amende, même de mille dinars», a mâchonné l´avocat tout heureux de ne pas avoir prononcé un seul mot en langue étrangère comme il aime bien le faire. Et le verdict - trois mois de prison ferme - a rendu le sourire à Abdelhakim, qui revenait de loin et à Maître Lamouri qui était déjà loin du tribunal pour une affaire criminelle à Boumerdès.


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