Qui manipule qui dans cette affaire ? Et qui donc manipule Wahid Bouabdallah? C'est en fait mon petit-fils qui a attiré mon attention sur ce qui se passait sur la scène politique depuis quelque temps. Un adolescent de 14 ans maintenant, à qui j'ai toujours voulu inculquer quelques notions de politique liées à la citoyenneté à cause des programmes de l'école qui n'ont cessé de s'en éloigner depuis plus de 30 ans. L'enfant m'a interpellé et me dit ceci: «Il y a une chose que je ne comprends pas. Dans les campagnes préélectorales habituelles, tu m'as appris que la polémique en s'amplifiant pousse généralement les partis à déclencher des hostilités contre les autres formations en mettant en avant la leur. Or, que voit-on par les temps qui courent? Une singularité inédite qui pousse les militants d'un même parti (le FLN) à s'acharner à détruire leur propre formation en s'appuyant sur des raisons qu'aucun ouvrage sur la stratégie politique ne mentionne nulle part, je ne comprends vraiment pas ce qui se passe.» L'idéal aurait été que j'enfile mon habit de précepteur pour lui expliquer ce qu'il en est de cette polémique qui ressemble, comme une goutte d'eau, au titre du livre de notre adolescence En un combat douteux ! Et c'est bien vrai de Wahid Bouabdallah, fils de bonne famille s'il en est, militant FLN, député et président de commission à l'APN, le tout décroché en un tournemain, qui semble n'avoir pas saisi les conséquences du rôle d'ingrat qu'on n'a pas cessé de lui faire jouer contre le secrétaire général du FLN depuis la fin du 8e congrès. Qui manipule qui dans cette affaire? Et qui donc manipule Wahid Bouabdallah? Le mot n'est pas fortuit, car il s'agit bien d'une manipulation dont la paternité revient à des hommes comme Ammar Tou et Abdelkader Hadjar (sic) qui, de sa lointaine ambassade de Téhéran, n'hésite pas à recourir au téléphone pour assener des vérités premières au pauvre Wahid qui, dans l'euphorie d'une jeunesse tardive, continue à prendre pour argent comptant les «sornettes enrobées de mielleuses théories creuses», que lui débitent, de jour comme de nuit, ses manipulants. Désirant en savoir davantage sur les motivations qui ont poussé Wahid Bouabdallah à sortir du rang, nous nous sommes gavés d'informations en enquêtant sur son attitude, mais aussi sur celle de sa famille à présent qu'il incline à se distinguer comme orateur courant toutes les tribunes qu'on lui offre pour semer ses vérités à tout vent. Et enfin, l'attitude de son propre parti à son égard. A cet effet, nous avons demandé à des responsables du FLN de nous dire pourquoi ils ne prenaient pas au sérieux les thèmes développé par Bouabdallah. Leur réponse cinglante nous a signifié qu'il n'y aura pas de commentaire! Quant à la famille Bouabdallah, elle se considère tellement outrée, voire humiliée par la croisade de son rejeton contre le secrétaire général du FLN, qu'elle s'est rapprochée de ce dernier pour lui demander pardon. Quant à l'attitude du FLN à l'égard de l'ancien directeur général de Cosider et nous l'avons dit plus haut, le fait qu'aucun commentaire n'ait été publié jusqu'ici n'a pas empêché certaines instances du parti FLN de commenter les agissements de quelqu'un qui reste toute de même un des leurs jusqu'à plus ample informé. Bien sûr il y a parmi ceux-ci les pour et les contre son exclusion du parti, mais il y a aussi une aile qui, avant de prendre une quelconque mesure le concernant, voudrait lui poser une première question: «Qui t'a fait roi?». Qui t'a fait brûler les étapes jusqu'à devenir en si peu temps membre du parti, député et, in fine, président d'une des plus importantes commission de l'APN. Celui qui a adoubé Wahid Bouabdallah, personne n'en doute aujourd'hui, c'est bien Ali Benflis. Le même Ali Benflis qui, après les législatives, le proposa comme ministre-poste que les hautes instances du pays lui ont refusé catégoriquement.