L'ampleur de la tragédie a tétanisé toute la nation. Il y a un an, jour pour jour, le quartier mythique de Bab El-Oued était frappé de plein fouet par une tempête d'une violence sans précédent en Algérie. Le 10 novembre 2001 est l'une des dates qui restera sans doute gravée dans la mémoire collective de toute la collectivité nationale. Près d'un millier de victimes et des centaines de milliards de dégâts. Avec le tremblement de terre, qui a ravagé la ville de Chlef en 1980, les inondations de l'année dernière constituent une véritable catastrophe majeure. La catastrophe de Bab El-Oued est intervenue alors que le peuple algérien était, à l'instar de toute l'humanité, sous la fascination exercée par les attentats du 11 septembre de la même année. A la même période, la Kabylie, en pleine ébullition après la mort en été 2001 de plus d'une centaine de jeunes dans des manifestations violemment dispersées par les gendarmes, était sur un volcan qui menaçait sérieusement la cohésion nationale. En ce 10 novembre 2001, les Algériens avaient bien accueilli les pluies matinales et abondantes qui s'abattaient sur la capitale, mais ils étaient loin de se douter que ces intempéries allaient être à l'origine d'un des plus dramatiques épisodes de l'histoire de l'Algérie indépendante. L'ampleur de la tragédie a tétanisé toute la nation. La visite du chef de l'Etat au quartier sinistré, trois jours après la catastrophe, a sonné le rassemblement de toutes les forces de la République dans un immense effort de reconstruction de Bab El-Oued. Il s'agissait de reloger des milliers de familles, de réhabiliter les infrastructures de base détruites par les inondations. La tâche était importante à plus d'un titre, dans la mesure où il fallait faire très vite pour éviter que ne s'ouvre un autre front qui déstabiliserait le pays, déjà confronté à la protesta en Kabylie et à des flambées de violence dans de nombreuses localités du pays profond. Une course contre la montre était donc engagée par les pouvoirs publics, dont l'issue n'était autre que de prouver la bonne foi de l'Etat dans la prise en charge réelle des conséquences du sinistre. La célérité constatée dans la gestion de l'après-catastrophe, a eu pour résultat de calmer la rue de Bab El-Oued et coupé l'herbe sous les pieds de certains politiciens qui ont tenté de marchander avec la douleur des citoyens. Ces derniers ont pu se rendre compte, de visu, de l'efficacité du travail de réhabilitation effectué par les pouvoirs publics. La tension consécutive à la catastrophe est, de fait, tombée de plusieurs crans, à peine quelques semaines après le drame. Douze mois après le sinistre, il ne reste des inondations qu'un souvenir douloureux et un sentiment de grande solidarité dont ont fait montre les Algériens...