«C'est le moment de penser sérieusement à construire selon les normes antisismiques.» Cette recommandation rationnelle émane de M.Paolo Lembo, représentant permanent de l'ONU à Alger lors d'une conférence animée au siège de son institution consacrée à l'aide humanitaire et aux moyens humains et matériels mis à la disposition de l'ONU pour appuyer les efforts, déployés par les populations et les pouvoirs publics face à la tragédie qui a frappé l'Algérie. Faisant le parallèle avec le Japon il dira: «Aucune comparaison n'est possible car le pays du Soleil levant a pris les devants depuis bien longtemps. En plus les mentalités ne sont pas les mêmes.» «De ce fait il est temps de se mettre au diapason des normes de construction antisismique du fait que l'Algérie se trouve sur une zone sismique», a-t-il tenu à recommander. Lors de cette rencontre le coordinateur des organisations onusiennes a dressé un premier bilan des actions de solidarité manifestées par la communauté internationale à l'égard de l'Algérie. En effet, selon Paolo Lembo, «la coordination des aides internationales a enregistré l'arrivée de pas moins de 105 avions et de 1129 experts professionnels dans la recherche dont 11 appartenant à la mission onusienne». Ce formidable élan de solidarité a permis de faire parvenir, hier, des tonnes de médicaments et autres produits alimentaires acheminés par les Grecs, les Français, les Italiens, les Américains, les Belges, les Sud-Africains et les Autrichiens. Le chargé de la coordination des aides a accusé la réception de pompes hydrauliques, d'eau et des denrées alimentaires. A ce sujet la Société des eaux de Marseille (SEM) s'est également jointe aux secours. C'est ainsi que cinq camions d'assainissement et de remise en marche des réseaux de canalisations ont, d'ores et déjà, été envoyés dans la capitale. «Alors que le Croissant-Rouge français a envoyé une station d'épuration d'eau d'une capacité de 60 000 personnes», a déclaré Paolo Lembo. En outre plusieurs équipes médicales ont répondu favorablement à l'appel du représentant de l'ONU. D'ailleurs l'Espagne a décidé la construction d'un nouvel hôpital à Reghaïa contribuant ainsi au retour à la normale. Alors que la France a dépêché sur les lieux plusieurs chirurgiens en plus d'une équipe spécialisée venue de Tunis. Dans le cadre de la mise en place des secours après le séisme et la coopération avec les pouvoirs publics le représentant de Kofi Annan a affirmé que «la mise en place des mécanismes pour maximiser l'aide bilatérale et la coopération avec l'Etat algérien ont été beaucoup plus efficaces que lors des inondations de Bab El-Oued». D'ailleurs, a-t-il ajouté : «On n'a pas eu de duplication de l'aide excessive.» Avant de regretter que les équipes d'assistances sanitaires soient moins importantes que les équipes de recherches et sauvetage (search and rescue). Cet état de fait est dû, essentiellement, au fait que l'Algérie a bénéficié du programme du groupe de conseil sur les recherches et secours élaboré il y a dix ans à Genève. C'est la première fois que ce programme a été appliqué à l'échelle internationale et il a permis le sauvetage de 32 personnes. En ce qui concerne les aides, l'ONU a dégagé une enveloppe financière de 50.000 dollars dans le cadre du Pnud. Celle-ci vient s'ajouter aux 100 000 dollars dégagés par l'ONU. En outre l'Unicef-France a décidé de «débloquer 50.000 euros de son fonds d'urgence» pour «financer les actions de protection des enfants» victimes du tremblement de terre. L'Unicef a, par ailleurs, «lancé un appel aux dons aux bailleurs de fonds d'un montant de 240.000 dollars afin de répondre aux besoins les plus urgents des populations de la région frappée par le séisme», notamment en matière de santé et de protection des enfants. Un premier envoi d'aide a déjà été expédié en Algérie pour «couvrir les besoins de santé de 40.000 personnes pendant trois mois», ajoute l'Unicef, qui a fourni, entre autres, 1000 couvertures pour bébés et 7000 litres de lait dans les régions touchées. Enfin il a tenu à rendre un hommage à la population pour son élan de solidarité ainsi qu'à la Protection civile qui n'a pas lésiné sur les moyens pour faire face à la catastrophe.