C'est le message qu'a voulu transmettre le coordinateur résident des Nations unies en Algérie, M.Paolo Lembo, lors de la conférence d'hier animée conjointement avec M.Franco Maranzana, spécialisé dans les ressources et les risques naturels. M. Lembo s'est engagé à oeuvrer pour que l'ONU soit proche des préoccupations des Algériens et répondre à leurs urgences par des projets de proximité de développement local, mais aussi pour des questions internationales. «L'ONU n'a plus de raison d'être une institution déconcertée et éloignée des problèmes des Algériens», a-t-il déclaré, en indiquant que l'ONU a initié des projets dans le Sud algérien d'une valeur de 22 millions de dollars pour la préservation de la biodiversité et le développement du tourisme. Le représentant des Nations unies a précisé que ces actions de proximité ne peuvent se concrétiser sans concertation avec l'administration locale et l'apport des moyens de communication telle la presse qui constitue un important élément dans cette stratégie. A cet égard, il a relevé la disponibilité des walis, notamment des wilayas d'Oran et d'Alger ainsi que «la réaction positive de certains cadres algériens rencontrés et ce, malgré les obstacles d'une administration fortement centralisée». Abordant la situation économique de l'Algérie, M.Lembo a indiqué que les inquiétudes politique et technique soulevées par les acteurs algériens (politiciens et opérateurs économiques), somme toute, légitimes, a-t-il dit, ne doivent pas constituer une opportunité pour retarder les accords d'association et l'adhésion à l'OMC, car, a-t-il ajouté, «la globalisation n'est plus un choix». Selon lui, l'Algérie a tous les moyens de relever les défis imposés par ce choix obligé. Ainsi, fait-il remarquer, les 18 milliards de dollars de réserves de change, la volonté politique des autorités, la disponibilité des institutions internationales sont autant d'arguments qui permettent de garder l'optimisme pour peu que le système financier soit reformé, a-t-il insisté. Par ailleurs, M.Franco Maranzana, géologue italien dans le domaine des ressources et des risques naturels, a présenté une brève conférence dans laquelle il est revenu sur les inondations de Bab El-Oued du 10 novembre 2001. Qualifiant la ville d'Alger de très vulnérable, le géologue dira qu'«elle constitue un parfait exemple didactique d'un désastre de gestion urbanistique». Dans l'analyse des possibilités de risques et la gestion de l'impact des catastrophes, M.Maranzana a proposé la réalisation et l'organisation d'une cartographie de la ville d'Alger où seront repérées les zones inondables, prendre des mesures dans les bassins versants, et créer des mécanismes de prévention. Pour cette dernière mesure, il préconise une stratégie de communication qui permettra, par exemple, d'évacuer les lieux publics et les réseaux routiers. Pour l'expert, ces propositions ne sont pas d'ordre théorique, mais effectivement réalisables, surtout que l'ONU est disposée à aider la synergie des wilayas algériennes avec des départements européens, dans la gestion des catastrophes naturelles. Une fois cette coordination réalisée, on pourra en réaliser d'autres, notamment pour les risques technologiques qui sont maîtrisables par l'homme, a-t-il dit, avant de terminer sur un ton sarcastique: «Je déclare l'innocence des phénomènes naturels, car c'est à nous, les hommes, de suivre ce qui se passe à l'intérieur de la terre.» Mais une transgression marine causée par un réchauffement de la terre, lui-même induit par un déséquilibre écologique, va-t-on la déclarer innocente? Le géologue ne peut poser la question. La réponse serait entre les mains des... écologistes.