Tizi Ouzou a, certes, moins souffert du séisme que Boumerdès et l'Est algérois, mais la capitale de la Kabylie du Djurdjura traîne encore d'importants stigmates. En dehors des bâtiments endommagés, dont certains se sont affaissés et les victimes signalées ici et là, la wilaya vit une autre espèce d'enfer. Que ce soit dans les régions proches de Bordj Ménaiel, de Dellys ou d'Alger toutes trois grièvement «blessées» mercredi dernier, comme Tadmaït, Draa Ben Khedda, Tizi Ouzou, Tigzirt, etc. ou dans les zones relativement assez éloignées à l'exemple de Draâ El Mizan, Boghni ou ailleurs, les gens ne savent plus où donner de la tête. La rumeur jointe aux répliques souvent assez intenses, ressenties assez sérieusement par des personnes «traumatisées», après le douloureux vécu de mercredi, tout cela fait que les gens de la wilaya de Tizi Ouzou vivent dans un état d'anxiété quasi permanent. Ainsi, dans les cités à forte densité populaire telles que Draâ Ben Khedda, Tadmaït et même Tigzirt et Tizi Ouzou, les familles sont nombreuses à opter pour une nuit à la belle étoile. Elles quittent leurs appartements et, munies de quelques effets de couchage, préfèrent, qui un terrain vague, qui des infrastructures sportives comme le stade. Il semble que plus que toutes les autres régions, Draa Ben Khedda et Tizi Ouzou, ont payé le plus lourd tribut au séisme. Si à Tizi Ouzou, les populations, résidant dans les cités de la Nouvelle-Ville, notamment sont plus que terrorisées, à Draâ Ben Khedda, les gens logeant aussi bien à la cité Fathi-Mohamed, Ouazar, des 400 Logements, etc sont ressortis encore plus vite qu'il n'étaient rentrés, après la nouvelle secousse tellurique de lundi dernier vers 17h00. La secousse était assez intense pour avoir été ressentie un peu partout. Ajoutons à cela la «panne» électrique, la seconde du genre. Dimanche et lundi, pratiquement à la même heure et de même durée...Cette panne a ajouté un sentiment de psychose générale. Dans certains endroits, ce sont les écoles élémentaires qui ont vécu une période des plus atroces pour les enfants. Ainsi, hier matin, à l'école primaire des frères Tellach de Draa El-Mizan, les élèves, surpris par une réplique et après avoir vu leurs enseignantes «totalement paniquées», ont évacué leurs classes dans une bousculade monstre...Les petits ont failli avoir de gros problèmes. Car les adultes n'ont pas su garder leur sang-froid !