Tout porte à croire que les négociations vont bon train pour leur libération contre le paiement d'une forte rançon. Le président de la Confé-dération helvétique Pascal Cou-chepin s'est dit «rassuré» sur le sort des otages occidentaux retenus au Sahara, à la suite de la rencontre qu'il a eue hier à Lausanne avec le Président algérien Abdelaziz Bouteflika, qui devait prendre part, le même jour, au sommet du G8. «Oui, il y a encore de l'espoir», a déclaré M.Couchepin à l'agence télégraphique suisse ATS à l'issue de ces entretiens à l'hôtel Beau-Rivage. Cette annonce, fort concise, tend à prouver que les otages seraient toujours en vie et que le Président Bouteflika serait porteur d'informations rassurantes sur leur probable et proche libération. Deux ministres suisses, Micheline Calmy-Rey (Affaires étrangères) et Ruth Metzler (Justice et Police), participaient aussi aux entretiens. Mme Calmy-Rey avait déjà effectué un bref séjour en Algérie dans le cadre des tentatives liées au règlement de cette affaire. L'ambassadeur Blaise Godet, chef de la division politique du ministère suisse des Affaires étrangères (DFAE), présent lors de la discussion, a néanmoins précisé que le président algérien n'avait pas donné «d'indices nouveaux» ni de garantie absolue. Mais durant tout l'entretien, M.Bouteflika a évoqué l'affaire en parlant d'otages vivants, a-t-il dit. Le président algérien a, par ailleurs, souligné que la région de l'enlèvement est «particulièrement inhospitalière», a précisé M.Godet. MM.Bouteflika et Couchepin devaient participer, hier, à un «dialogue élargi» regroupant des chefs d'Etat et de gouvernement de pays émergents et en développement et les dirigeants des huit grandes puissances mondiales (G8), dont le sommet annuel se tient, depuis hier et jusqu'à demain, à Evian (sud-est de la France), sur la rive française du lac Léman. Quinze otages européens (dix Allemands, quatre Suisses et un Néerlandais) sont retenus dans la région d'Illizi (1500 km au sud d'Alger) par un groupe armé. Le 19 mai, plusieurs médias avaient annoncé leur libération, mais l'armée algérienne avait ensuite démenti. Ces otages avaient été enlevés entre la mi-février et la mi-mars. La presse allemande avait rapporté dans son édition de samedi que les ravisseurs avaient scindé leurs otages en plusieurs groupes. Si tel devait vraiment être le cas, force serait de conclure que cette mesure a été prise dans le but d'éviter un nouvel assaut de la part des forces de sécurité. En effet, un premier groupe de 17 otages avait été libéré à la suite d'un assaut des forces de sécurité. L'assaut en question, salué par la presse du monde entier, s'était soldé par la libération de l'ensemble des otages sans qu'aucun d'entre eux ait été blessé alors que 7 ravisseurs avaient été éliminés. A la lumière de ces informations, il apparaît de plus en plus probable que des négociations seraient bel et bien en cours afin de permettre la libération des 15 touristes encore détenus dans le Grand Sud algérien. La somme de trente millions d'euros avait été avancée par certains médias à propos de la rançon qu'auraient demandée les ravisseurs. Cette information n'a été confirmée par aucune source officielle, même pas sous le sceau de l'anonymat. Une affaire à suivre, forcément...