Un sondage sur la cote de popularité des hommes politiques algériens (hormis le chef de l'Etat) donne l'ancien Chef du gouvernement grand vainqueur avec près de 50% d'opinions positives. Une enquête intitulée «Moral de la nation Algérie», réalisée par une société d'étude et de conseil, International Medias et Market Research (Immar), et publié par l'hebdomadaire Jeune Afrique l'intelligent, permet d'avoir une photographie de l'opinion algérienne sur divers sujets d'actualité. Les enquêteurs ont travaillé sur la base d'un échantillonnage représentatif de 1 392 individus âgés de s, issus des quatre coins du pays (Alger, Tizi Ouzou, Laghouat, Médéa, Tlemcen, Annaba et Constantine). L'un des faits saillants de ce sondage, réalisé entre le 24 février et le 2 mars 2003, est la cote de popularité de Benflis. En effet, l'ex-Chef du gouvernement est accrédité du soutien de 49,67% des sondés qui semblent avoir beaucoup d'estime pour lui, d'autant que 44% d'entre eux affirment que la situation du pays s'est améliorée ces deux dernières années, période où Benflis était à la tête du gouvernement. Plus encore, 47% des sondés, contre 22,4% se déclarent confiants en l'avenir. Un résultat que certains observateurs trouvent inattendu. L'une des explications à cet état de fait tiendrait dans le style de l'homme qui a réussi à insuffler une dynamique nouvelle dans l'approche des questions de politique nationale, estiment les mêmes observateurs. Même si les sondés contestent fortement la justice et l'éducation nationale qui recueillent des taux de satisfaction inférieurs à la moyenne, ils reconnaissent la compétence de l'ex-Chef du gouvernement. A ce propos, le Front de libération nationale, dont Benflis est le secrétaire général, est jugé comme la formation politique apte à gouverner avec 53% d'opinions positives. Le travail de rénovation effectué par Ali Benflis semble donc avoir été bien apprécié par les Algériens. Le Parti des travailleurs talonne, quant à lui, le FLN avec 44,6 %, alors que le RND arrive loin derrière avec 17,3% d'opinions favorables. L'on peut affirmer que l'ex-Chef du gouvernement a réussi sur les deux tableaux et passe pour être l'un des favoris de l'élection présidentielle de 2004, puisqu'il vient en seconde position après Bouteflika en ce qui concerne l'opinion des sondés par rapport à la personnalité algérienne jugée apte à redresser le pays, avec près de 23% d'avis favorables, dépassant son concurrent immédiat Abdallah Djaballah de dix points. Ce dernier ne recueille que 12,8 % d'opinions favorables. Les résultats de ce sondage constituent un élément d'appréciation déterminant de l'équilibre au sein de la scène politique nationale. Il est un fait que Benflis a réussi là où beaucoup de ses prédécesseurs ont échoué, à savoir maintenir une popularité intacte, voire le plus en vue du paysage politique algérien, tout en assumant une fonction où forcément son détenteur est mis face à la dure réalité du pays.