il A réuni, hier, autour du président américain, les Premiers ministres palestinien et israélien. La «feuille de route» semble avoir été effectivement lancée à Aqaba avec le sommet qui a réuni hier autour du président américain George W. Bush, les Premiers ministres israélien, Ariel Sharon et palestinien, Mahmoud Abbas. Des déclarations de bonnes intentions ont été dites par les uns et les autres. Reste cependant à les confronter sur le terrain. Toutefois, au-delà de ces bonnes intentions affirmées par les trois dirigeants, demeure l'inconnue israélienne que les déclarations de Sharon n'ont d'aucune manière dissipée. Si, certes, M.Sharon annonça au sommet d'Aqaba le démantèlement «immédiat» des colonies «sauvages», il se garda en revanche de dire la position réelle de son gouvernement sur le gel d'abord, le démantèlement ensuite, de l'ensemble des colonies de peuplement juives construites lors de ces trois dernières décennies En effet, Ariel Sharon a déclaré qu'Israël reconnaît «l'importance de la contiguïté territoriale en Cisjordanie pour un Etat palestinien viable», ce que tous les observateurs ont estimé - notamment après ses récentes déclarations - induire le «démantèlement de certaines colonies isolées» Cependant, le démantèlement de ces colonies «sauvages», annoncé par Ariel Sharon - ou même, semble-t-il, la vingtaine de celles déjà établies, évoqué par le Premier ministre israélien - ne répondent pas à la nécessité de l'établissement d'un Etat palestinien viable Ce sont toutes les colonies datant de l'occupation, depuis 1967, qu'il faut détruire et démanteler, car sinon de quel Etat palestinien parle-t-on? En contrepartie de cette «concession», à tout le moins mineure, du Premier ministre israélien, son homologue palestinien, Mahmoud Abbas, s'est engagé à la «démilitarisation» de l'Intifada. Ainsi, Mahmoud Abbas à déclaré que l'Autorité palestinienne «va déployer tous ses efforts et mettre en oeuvre tous ses moyens pour mettre fin à la militarisation de l'Intifada». Estimant que le conflit israélo-palestinien ne peut être solutionné «par la force militaire» Abou Mazen appelle les Palestiniens à arrêter «l'Intifada armée et à recourir à des moyens pacifiques dans leur quête à mettre fin à l'occupation». Ce qui est remarquable en fait, c'est que le sommet d'Aqaba semble s'être concentré sur le seul objectif de désarmer le «terrorisme» palestinien sans dire un mot sur le terrorisme d'Etat israélien (lors même de la rencontre d'Aqaba, l'armée israélienne d'occupation a procédé au dynamitage de maisons de résistants palestiniens à Ghaza), qui a détruit au cours de ces deux dernières années les infrastructures de l'administration palestinienne, assassiné des personnalités politiques palestiniennes, détruisant également des centaines de maisons de Palestiniens, outre le terrorisme des extrémistes israéliens lesquels ont de fait déjà rejeté la mince concession de leur chef du gouvernement à propos du démantèlement des colonies «sauvages» C'est ainsi que le conseil des colons israéliens affirme: «Le sommet d'Aqaba est une cérémonie humiliante où l'on fête la reddition d'Israël face au terrorisme palestinien». En vérité il y a de quoi être sceptique sur la suite des événements surtout lorsque le porte-parole de la Maison-Blanche, Ari Fleischer, affirme que «tout va dépendre des Palestiniens, s'ils sont prêts à poursuivre les terroristes, à leur confisquer leurs armes, à les traduire en justice et à démanteler leurs infrastructures». Les pressions américaines sont unilatérales dirigées contre les seuls Palestiniens, ne dénonçant à aucun moment le s de l'armée et des colons israéliens contre un peuple privé de ses droits. Ayant obtenu de Mahmoud Abbas, ce qu'il est venu cherché, le président Bush a estimé que le sommet d'Aqaba a enregistré «des progrès importants». Réitérant sa «vision» de deux Etats (Israël et la Palestine) le président américain estime que Mahmoud Abbas «représente la cause de la paix» et des «changements importants et remplis d'espoirs arrivent au Proche-Orient», soulignant: «Tous aujourd'hui partagent un but: la Terre Sainte doit être partagée entre un Etat de Palestine et un Etat d'Israël en paix l'un avec l'autre et avec tous les pays du Proche-Orient». Ce qui ne semble pas être évident au vu des réactions des extrémistes israéliens : d'une part, des mouvements palestiniens Hamas et Jihad islamique, d'autre part, qui, l'un et l'autre, entendant poursuivre «la résistance à l'occupation israélienne aussi longtemps que celle-ci durera ici».