Le président américain semble déterminé à imposer la paix au Proche-Orient. Il annonce qu'il est en mesure d'obliger le Premier ministre israélien à faire des concessions, notamment en ce qui concerne les colonies. C'est une première de la part d'un locataire de la Maison-Blanche. Les Etats-Unis s'impliquent réellement dans la résolution du conflit du proche-orient. C'est ce qui ressort des dernières déclarations à la presse de George Bush. Dans une déclaration à cinq journaux internationaux, dont El-Hayat et El-Ahram, le chef de l'Etat US affirme : “Je peux faire pression sur Ariel Sharon. Bien sûr que je le peux. Si je craignais d'avoir à prendre des décisions fondamentales, je ne ferais pas ce voyage au proche-orient.” Il a ajouté : “Un Etat palestinien devra être viable. C'est dans cette perspective qu'il faut traiter le problème des colonies. L'expansion de ces installations est en contradiction avec nos efforts pour l'émergence d'un Etat palestinien.” Concernant Abou Mazen Bush dira : “Il est essentiel que le nouveau premier ministre palestinien s'engage à combattre les terroristes. La seule réserve des Israéliens, c'est l'exigence de la sécurité. Il n'y aura pas d'avancée si nous n'avons pas cette garantie.” À travers les déclarations de Bush, on perçoit une réelle volonté de régler définitivement le conflit israélo-palestinien. Devant cette détermination, le chef du gouvernement israélien s'est engagé lors de sa rencontre, jeudi soir, à Jérusalem avec son homologue palestinien, à prendre des mesures d'allègement pour les Palestiniens. Le retrait israélien de la bande de Gaza et de Cisjordanie se fera par étapes en échange d'un arrêt de la violence, a proposé le premier ministre de l'Etat hébreu. Sharon a annoncé la “levée du bouclage strict” de sorte que “25 000 ouvriers palestiniens seront autorisés à travailler en Israël, 15 000 de la bande de Ghaza et 10 000 de la Cisjordanie”. Les hauts responsables palestiniens recevront à nouveau des sauf-conduits pour passer les barrages militaires et transiter à travers le territoire israélien. Le chef du Likoud a aussi promis la libération d'un haut responsable politique palestinien, en l'occurrence Khaled Tayssir, membre du comité exécutif de l'OLP et du bureau politique du front démocratique de libération de la Palestine détenu depuis 27 ans, ainsi qu'une centaine de prisonniers sous le coup d'un ordre de détention administratif. L'autre point positif de la rencontre Sharon-Abou Mazen est la déclaration commune qui sera rendue publique à l'issue des travaux du sommet de Aqaba qui réunira les deux hommes autour de George Bush, au lendemain du sommet arabo-américain du 3 juin à Charm el-Cheikh. Il y a lieu de signaler que les deux parties s'accordent à dire que la rencontre de jeudi “a été très positive”. Sur le plan sécuritaire, Mahmoud Abbas a indiqué qu'il était sur le point de conclure un accord avec les islamistes du Hamas sur un arrêt des attentats anti-israéliens. Côté israélien, le ministre des affaires étrangères, Silvan Shalom, a déclaré qu'“il appartient aux Palestiniens d'agir pour mettre fin au terrorisme et à la violence, d'autant plus après l'acceptation par Israël de la feuille de route”. “C'est à eux de faire les premiers pas et ensuite nous ferons les nôtres, non pas de façon parallèle mais séquentielle”, a précisé le chef de la diplomatie israélienne. Le sommet de Aqaba sera sans aucun doute déterminant quant au règlement définitif du conflit israélo-palestinien, qui dépend essentiellement de la volonté et de la capacité de Bush à faire plier Ariel Sharon. K. A.