Un peu moins de 48 heures après le congrès de la Cnpa régionale, un coup de théâtre, assez singulier, vient de secouer le ciel, jadis, serein, du patronat. Mohand Arezki Aberkane, récemment élu président du bureau de Tizi Ouzou, désigné par ses pairs, pour continuer à les représenter jusqu'au congrès national, vient de se voir suspendu par le président national de la Cnpa. L'étonnement n'est, certes, pas de mise pour ceux qui ont assisté au congrès régional de Tizi Ouzou. La manière assez radicale de la sentence «présidentielle», a laissé sans voix, la plupart des observateurs. Lors du congrès régional, plusieurs présidents des bureaux de wilaya et tous les observateurs ont remarqué «cette aversion du président de la Cnpa pour M.Aberkane», c'est la sentence, rapportée mot pour mot, d'un des présidents de bureau de wilaya. Ce qui semble avoir «choqué» encore plus les gens, au fait des choses, c'est cette façon «plus que peu cavalière» comme le souligne un membre de la Cnpa régionale, de «suspendre un élu, qui est présenté par tous comme l'un des managers en phase avec la modernité et qui s'est démené et se démène sans compter pour l'association...» D'autres ont carrément vu là une atteinte au règlement intérieur et aux statuts de l'association. Selon l'intéressé contacté, «la mesure serait prise pour manquements à la Cnpa. Il y est évoqué des déclarations que j'ai faites, sans consultations préalables du bureau confédéral...» En fait, M.Aberkane voit en cette mesure, au moins excessive, «une déclaration de guerre en bonne et due forme...» Et il précise: «C'est là, un acte de lâcheté contraire à tout principe moral et organisationnel.» Pour lui, «le coup est décidé et mis en oeuvre par un noyau de personnes...» que M.Aberkane considère comme étant «en situation irrégulière et non légitime, car hors mandat, depuis le 12 décembre 2000.» Et d'ajouter: «Je me réserve le droit d'ester en justice les auteurs de la décision, si elle venait à se confirmer, en raison du préjudice moral porté à ma personne et à tous les membres et adhérents qui m'ont élu de nouveau...» Apparemment décidé à en découdre, M.Aberkane ne manquera pas de prendre son bâton de pèlerin et convaincre ses pairs du centre du pays. Il a pris, selon des proches, «la résolution de lutter pour faire de la Cnpa, avec l'aide de ses pairs, une association tournée vers l'avenir!» Le bras de fer, Aberkane-Mohand Saïd Naït-Abdelaziz ne semble que commencer. En réalité, la véritable bataille se déroulera autour du prochain congrès national.