La guerre des mots s'est emparée du patronat, se reconnaissant dans la Cnpa. Aux mots échangés, sur un ton aigre-doux, ont succédé les maux. Ceux-là mêmes qui préfigurent des actions d'éclat au sein de la Confédération. A mots à peine «couverts», où la correction était à la limite de la retenue, le président de la Confédération du patronat Cnpa M.Mohand Saïd Naït Abdelaziz, a adressé une missive à celui qui, désormais, se place en «adversaire déclaré», Mohand-Arezki Aberkane, le président de bureau de wilaya, récemment réélu à ce poste par ses pairs et désigné par consensus au poste de délégué régional. Donc, dans ce «brûlot», Naït Abdelaziz fait parvenir à M.A.Aberkane la décision «adoptée» par les membres du bureau exécutif de la Cnpa: «La suspension de toute activité de la Cnpa en attendant la décision du Conseil national.» Dans la résolution portant l'en-tête de la Cnpa, il est surtout reproché au président du bureau de wilaya et délégué issu du congrès du 4 octobre dernier, «une agitation qui n'a pour finalité que d'avoir à soigner l'image de marque de l'intéressé et de servir de support à une véritable déloyale et néfaste campagne électorale...». Et le mot est lâché! En fait, dans cet échange épistolaire, une chose heurte tout de suite l'observateur impartial. En effet, la «suspension» prise à l'encontre de Aberkane est datée du 3 octobre dernier, alors que le président de la Cnpa lui-même assiste, le lendemain le 4 octobre, au congrès régional de Tizi Ouzou. Un congrès où les thèses d'Aberkane avaient eu le vent en poupe. Il est vrai que le président national de la Cnpa avait une attitude assez «tronquée». Pour ne pas dire que les deux hommes se retenaient difficilement et se faisaient violence afin de paraître au moins «courtois entre eux». Dans sa réponse, le désormais adversaire du président national de la Cnpa, M.Naït Abdelaziz, M.Aberkane, élu du 4 octobre, n'y va pas de main morte. C'est ainsi qu'il apostrophe M.Naït Abdelaziz en termes assez «électriques», en lui demandant d'avoir plutôt «... à se consacrer au traitement des affaires courantes et à la préparation du congrès national». Comme M.Aberkane pense que le président de la Cnpa «...est malheureusement un otage et un instrument...». Puis, Aberkane de se poser la question: «Depuis quand le bureau exécutif se transforme en commission de discipline et juge l'un des membres, élu en 1997 et réélu le 4 octobre dernier, sans pièces ni dossier et en l'absence de l'intéressé». Aberkane est, pour ainsi dire, pénétré de l'idée que ce qui est visé n'est, ni plus ni moins, «que son exclusion hâtive, honteuse et inique.» Aberkane, que toutes les explications données semblent conforter et dans ses analyses et dans ses positions, va plus loin dans la diatribe. En ajoutant, à l'endroit du président: «Les assises de Tizi Ouzou, premières du genre dans le calendrier de préparation du congrès national (...) vous ont donné l'occasion de vous expliquer (...) sans pour autant que je puisse penser un seul instant que vous êtes en campagne électorale...» Et Aberkane, se faisant plus acide, d'assener: «Votre visite à Tizi Ouzou du jeudi 4 octobre n'a aucun sens (...) organique, si la veille (le 3 octobre), lors d'une pseudoréunion, ayant abouti à une pseudo résolution me suspendant le 3 octobre et ne m'en informant que le 11 octobre...» Et Aberkane de conclure en traitant «de trahison à l'encontre des membres du bureau confédéral» cette démarche attribuée par lui au seul président, M.Naït Abdelaziz. Cet échange épistolaire, qui est resté tout de même à la limite de la correction, annonce, hélas, des «maux» initiés par des «mots» pour le futur de l'association des patrons.