Des affrontements ont opposé les deux camps en présence, amenant le directeur de l'hôtel à faire évacuer le salon Rose où devaient se tenir les assises. Le feuilleton de la CNPA, qui a duré tout l'été, devait trouver hier son épilogue lors du congrès de ses adhérents à l'hôtel El-Aurassi. Malheureusement, cela n'a pas été le cas, puisque des affrontements ont opposé les deux camps en présence, celui du président actuel Naït Abdelaziz et celui de son rival M.Aberkane, amenant le directeur de l'hôtel à faire évacuer le salon Rose où devait se tenir les assises. De façon générale, le patronat algérien se distingue par ses divisions et ses dissensions, au grand dam de ceux qui au sein de la société civile, des pouvoirs publics ou même des instances internationales, souhaiteraient voir les chefs d'entreprise parler d'une seule voix. Mais à la CNPA, ces dissensions sont encore plus fortes, et deux leaders se disputent le siège de président de la confédération. Et l'on peut dire que cela est vraiment dommage, puisqu'en plus des bureaux régionaux, la CNPA regroupe plusieurs unions professionnelles qui font sa force et lui donnent une assise. Pourquoi donc ce fiasco et pourquoi ce congrès s'est-il terminé en queue de poisson? Pour M.Naït Abdelaziz, président sortant, la commission nationale de préparation avait arrêté une liste de 349 congressistes, membres des bureaux exécutifs des différentes wilayas ou représentants des unions professionnelles affiliées à la confédération. «Les délégués avaient reçu des invitations et on s'était donné rendez-vous ici à l'hôtel El-Aurassi. Mais vers 7 heures du matin on a eu vent que certains se préparaient à tenir un congrès parallèle en utilisant le même badge que le nôtre». On a alors fabriqué en toute hâte un badge d'une autre couleur. Mais vers huit heures on a entendu un bruit et on a vu que des gens, qui n'étaient pas invités, voulaient défoncer le portique. Pour éviter le pire, j'ai dit Laissez-les passer. Puis voyant que le calme ne revenait pas, j'ai pris la parole et je me suis excusé auprès de nos invités, c'est-à-dire de nos délégués et des ambassadeurs. Au nom du bureau national, j'ai pris la décision de reporter officiellement le congrès. Et M. Naït Abdelaziz de déclarer que «le comportement de ces délégués préfabriqués cause un dommage incalculable au pays et au patronat algérien». Pour sa part, M.Aberkane déclare: «Nous, on a voulu faire rentrer tous les adhérents qui étaient sur une liste approuvée par une commission de validation.» Et M.Aberkane d'accuser: «Ils avaient promis de tenir un congrès ouvert et démocratique en présence de la presse et des ambassadeurs, mais ils nous ont exclus de fait, et en violation des statuts. On a voulu, pour notre part, laisser les congressistes désigner en toute transparence leurs nouvelles instances dirigeantes, mais ces dirigeants qui agissent en dehors de la loi ont tout fait pour brouiller les cartes.» Interrogé sur la suite à donner à cette affaire, M.Aberkane répond: «La CNPA ne m'appartient pas, mais nous avons l'intention d'organiser un congrès très prochainement.» Et après avoir déclaré que M.Naït Abdelaziz ne possède pas de registre du commerce, M.Aberkane affirme condamner sans réserve l'attitude partiale du directeur de l'hôtel El-Aurassi. Voilà, le congrès de la CNPA ne promettait pas, dès le départ, d'être un grand moment de démocratie, mais il pouvait au moins permettre de laver le linge sale en famille au lieu de ce grand étalage d'incompréhension et d'animosité. Les échanges d'amabilités entre les deux camps rivaux ne laisseront pas de souvenirs impérissables. Et au moment où M.Naït Abdelaziz parle de déposer une plainte, ses adversaires veulent revenir à la charge en lui portant la contradiction et en promettant d'organiser un congrès plus représentatif.