Les animateurs de la Cicb ont décidé, hier, à l'issue du conclave tenu dans la nuit de jeudi à vendredi à Semaoun, d'accepter le principe du dialogue. Les animateurs des 27 communes ont passé au crible l'offre d'Ouyahia avant de répondre par un «oui» assorti de pas moins de trois préalables qui doivent être satisfaits avant toute prise de langue. A travers cette décision, les ârchs de Béjaïa viennent de faire preuve d'une évolution notable à l'image de celle constatée dans l'appel du pouvoir, même si, en fait, ils ne font que s'aligner sur les voeux d'une population lasse de ces longs mois de tergiversation et autres surenchères. A la différence de leurs précédentes positions, les ârchs de Béjaïa ont, cette fois-ci, lâché du lest, notamment en ce qui concerne l'exigence «de l'engagement public des plus hautes autorités de l'Etat, quant à la satisfaction de la plate-forme d'El-Kseur», se contentant, tout simplement, de réitérer les préalables liés essentiellement «à la libération des détenus du mouvement citoyen à l'échelle nationale, l'arrêt des poursuites judiciaires engagées à l'encontre des délégués et la liberté de se réunir et de manifester». Le poids de deux années de surenchères, a été, pour beaucoup, dans la tension qui a régné tout au long de ce conclave. Un consensus autour de cette acceptation conditionnée, n'a été trouvé, qu'après de longues heures de débats houleux. Certaines délégations qui prenaient l'offre du Chef du gouvernement pour une faiblesse de sa part, ont, en effet, tenté de faire monter les enchères, mais c'était sans compter sur la clairvoyance de certains autres animateurs qui, après une âpre bataille argumentaire, ont réussi à ramener à la raison leurs pairs et à se mettre, ainsi, au diapason des espérances citoyennes. Les conclavistes de la CICBéjaïa ont, donc, pu s'entendre sur une position commune qu'ils défendront, bien sûr, lors du prochain conclave de l'interwilayas qui aura lieu le week-end prochain à Amizour. Une lueur d'espoir brillait dans les yeux des participants à leur sortie de la salle de réunion, notamment concernant la libération de leurs camarades. Le message du Président de la République à ce propos, semble avoir été reçu cinq sur cinq. Notons enfin, l'absence de l'animateur d'Akbou, Zahir Benkhellat, à cette rencontre d'une importance capitale. Une absence qui serait liée, selon certaines indiscrétions, à sa position fragile au sein même de la coordination d'Akbou. Lors de la dernière manifestation dans cette ville organisée à l'occasion de l'anniversaire de la mort de Mohamed Haroun, il n'a pu prendre la parole devant l'hostilité affichée par ses pairs. Un autre fait, qui ne peut être passé sous silence, reste l'empêchement de trois délégués de la commune de Béjaïa de prendre part à cette rencontre. Ces derniers promettent, par la voix de Djamel Dahouche, de revenir à la charge dans les tout prochains jours. Une bataille autour de la représentativité n'est, par conséquent, pas à écarter à la faveur de cette nouvelle donne du dialogue.