Le centre-ville d'Oran a vécu, dans la nuit de mardi à mercredi, une véritable frayeur quand deux bandes rivales se sont livrées à une guerre durant laquelle des armes blanches, des cocktails Molotov et des fusils harpon ont été utilisés. Cette violence urbaine, qui a fait son apparition dans cette agglomération, est un phénomène nouveau contre lequel le système de maintien de l'ordre et de la sécurité s'est montré impuissant. Mardi, les gangs de Saint-Pierre et de la Bastille se sont donné rendez-vous pour régler de vieux contentieux. Il était 22h, quand le bar Les Victoires a été envahi par des voyous venus semer la terreur parmi les clients. La situation dégénérera quand la violence s'est étendue à la place des Victoires où se trouvaient, à cette heure, des citoyens venus quérir un peu de fraîcheur. La circulation automobile est alors prise en charge par des voyous encagoulés qui la filtreront au gré de leur humeur; un faux barrage en somme et en plein centre-ville! La bagarre ne cessera que vers 22h 30. L'endroit était à la merci des voyous durant une bonne partie de la nuit sans que les forces de l'ordre interviennent. Le lendemain, en voulant confirmer les faits, nous eûmes, de la part des responsables des sûretés urbaines des IIe et VIIIe arrondissements, des réponses évasives préférant nous renvoyer vers la permanence du commissariat central. Ils ont voulu occulter un fait que tous les habitants du centre-ville ont vécu. Les gangs de la rue de la Bastille et ceux de Saint-Pierre, qui se livrent au trafic de drogue et d'alcools prohibés, se vouent une haine viscérale et souvent règlent leurs différends à coups d'armes blanches. Jeudi, des éléments de la Bmpj ont investi quelques rues de Saint-Pierre pour procéder à quelques arrestations. Pour ce faire, ils durent procéder à des tirs de sommation. Malheureusement, force est de reconnaître que la sécurité de la ville est en train de partir en fumée. Les citoyens ne sont plus en sécurité et dès la tombée de la nuit, ils se barricadent chez eux en espérant ne pas à subir la visite de voleurs. La situation a atteint un degré tel que les autorités en charge du dossier sont aujourd'hui sommées de revoir leur stratégie de sécurisation de cette ville connue pour son hospitalité.