Maître Mustapha Farouk Ksentini et Maître Nassima Aïd ont été le roi et la princesse dans le procès dun dealer condamné à...dix ans Ayant écopé dune peine de dix ans demprisonnement pour trafic de drogue à Chéraga, Abdelkader K., vingt-deux ans, savance vers la 4e chambre correctionnelle de Blida où lon a pu reconnaître Mohammed Boukhatem sur le siège de conseiller. Cest un plus pour les débats... Et ce 8 mars 2011, les magistrats ont fait en sorte que les affaires traitées par des avocats, le soient avant midi. Et ce 8 mars, Abdelkader avait la chance dêtre défendu par Maître M.F. Ksentini, mais encore et surtout par Maître Nassima Aïd. Comme quoi, il y avait le «roi Farouk» et la princesse Nassima, en ce Aïd El Maraa! Les débats seront relativement plus courts que les deux plaidoiries, car il y a en face, le procureur général qui demande la confirmation du jugement: dix ans! Oui, les deux défenseurs ont joué leur va-tout et ce, dautant plus que Abdelkader K. va être plus explicite à la barre quil ne lavait été à Chéraga! Il a, non seulement nié, mais tenu tête à cet aguerri et rugueux président de la composition correctionnelle. «Mais vous aviez pris la fuite à la vue des policiers, nest-ce pas?», demande, en battant des cils, le magistrat qui a pour réponse: «Ce nest pas moi qui ai fui. Jétais debout à leur vue et à leur arrivée. Cest Youssef qui a jeté une boîte et pris ses jambes à son cou. Je le jure...je... «Ce nest pas la peine de jurer. La loi vous permet de nier. A quoi bon évoquer Allah ici, dans un sale dossier de poison?» martèle le président nullement impressionné par la tête de «victime» quest le détenu qui devra attendre ses deux conseils pour pouvoir remplir ses poumons et souffler de...désespoir, celui de voir annuler le verdict de dix ans! Et évidemment, les deux avocats sen donneront à coeur joie: «A vous, Maître Aïd. Cest votre fête. Plaidez en premier. Vous allez probablement nous inspirer», avait balancé, avec un large sourire, Maître Mustapha Farouk Ksentini, qui avait, ce mardi, quatre supporters: Maître Rachid Morsli, Maître Ouali Laceb, Maître Mohammed Aïchouche et Maître Tahar Sidoumou qui avait fini de raconter sa dernière blague à Maître Fadel et Maître Abdelaziz Teyar qui venait davoir une pieuse pensée, en ce 8 mars, pour sa maman. Ce sera donc Maître Aïd qui aura le lourd privilège de plaider le dossier avant le non moins poids lourd, Maître Ksentini. Et comme sils sétaient concertés avant le début de laudience, les deux défenseurs ont axé leurs deux interventions autour du doute qui subsiste quant à la fuite de Youssef à la vue des flics. «Convenez avec moi, M.le président, que les policiers ont bien signalé que la boîte à came avait été ramassée à quelques décimètres de Abdelkader qui est resté cloué contre le mur en voyant Youssef jeter quelque chose et courir, courir, courir», sest exclamée Maître Aïd, vite relayée par son aîné qui a trouvé ridicule de voir de loin un jeune senfuir et arrêter celui qui na pas bougé le petit doigt, signe évident de quelquun qui na rien à se reprocher. «La liberté des gens na pas de prix. Le président de la République a toujours veillé à ce que justice soit rendue, pas bâclée», a sifflé lavocat de Blida, complétant ainsi lautre remarque de Maître Aïd à propos de la mystérieuse note, de la Police judiciaire, une note qui équivalait à une reconnaissance de la fuite de ce Youssef Hamdi, le noeud gordien de ce dossier. Le dernier mot de Abdelkader aura été de demander la relaxe. Sur ce, le président, qui na pas voulu trop sétendre, a mis en examen le dossier sous huitaine. Maître Aïd lance un clin doeil à Maître Ksentini.