Lorsque Maître Nassima Aïd avait fini de plaider, l´assistance avait cette envie d´applaudir à tout rompre... Chérif Bourogaâ, le client de Maître Nassima Aïd, a eu à passer un agréable moment à partir de 11 h et quelque à Blida où son procès avec ses quatre acolytes, tous inculpés d´association de malfaiteurs, vol et menaces et condamnés à Chéraga à une peine de cinq ans sauf Sid Ali Hamid qui a été relaxé, se tenait devant la chambre pénale, la deuxième. Et pour ce faire, Maître Mimi, d´El Quaria de Chéraga et Maître Aïd s´étaient employés à rudoyer le verdict du tribunal. Mais si Maître Mimi pour le prévenu, avait plaidé pour une cause qu´elle a considérée quasi jouable, Maître Aïd, elle, avait pris le risque de fâcher, et les trois magistrates et la procureure générale presque agacée par le trop-plein de libertés en vue de tirer Bourogaâ du pétrin à cinq ans ferme d´emprisonnement. En effet, l´avocate de Chéraga avait dans sa gibecière, plus d´un tour et notamment, le propre témoignage de Anissa, une des victimes venues à la barre signer et persister autour et sur la plainte. Et pour ce faire, Boublata «chouchoutée» par cet extraordinaire duo de conseillères. Assia Mahsar et Saâdia Arous au regard toujours plein de tristesse et pour cause, avait pris la précaution de rappeler les graves faits survenus au mois de mai 2010 sur l´autoroute où pullulaient les malfaiteurs, détrousseurs d´honnêtes citoyens automobilistes. D´ailleurs, cette date sera salutaire pour Bourogaâ, car son défenseur avait noté qu´une des victimes avait désigné Bourogaâ comme étant un des agresseurs: «Madame la présidente, la défense veut savoir où était Bourogaâ au mois de mai 2010». Bourogaâ répond: «En détention». Et Maître Aïd de se satisfaire de cette réponse qui valait son pesant d´or et de.. liberté! Et c´est tout dire dans ce genre de joutes à la barre où se joue la liberté des gens. Et ce sont des scènes quotidiennes qui ont même tendance à se répéter. Et c´est même très positif. La présidente, sans le signifier, a tout entrepris pour que les débats ne s´emballent pas dans le mauvais sens. Ghania Keddache, la représentante du ministère public de l´audience présidée par l´incomparable Akila Boublata, la présidente de la chambre correctionnelle de Blida, avait eu à un moment donné de l´audience, protesté au moment où elle avait été priée d´effectuer ses demandes autour d´une grave affaire d´association de malfaiteurs, de vol et de menaces à l´encontre de couples surpris sur la voie rapide côté Sidi Fredj (Alger). L´interrogatoire a été bref, mais précis. Les débats partis à cent à l´heure étaient passés à la vitesse supérieure à la suite du tintamarre instauré par la vivifiante intervention de l´avocate de Chéraga et ce ne sera point une surprise, lorsqu´à l´issue de sa plaidoirie et le dernier mot prononcé par son client, une véritable horde de justiciables s´était levé et a quitté la salle d´audience, courant presque pour rattraper le défenseur qui était déjà loin sur la route de Bir Mourad Raïs où l´attendait une affaire d´instruction à propos d´une violation de domicile grâce à un homonyme ayant usé de faux papiers et prétendu au bien du légitime propriétaire. Et en suivant des plaidoiries telles que celles dites par Maître Aïd ou Maître Djediat, Maître Benissad, Maître Ksentini ou encore Maître Bouchachi, Maître Bergueul, on est rassuré sur l´état de la défense, surtout en ces temps de vaches maigres qui voient les magistrats révoqués, se constituer en association nationale et adresser au premier magistrat du pays, une lettre ouverte dans laquelle ils lancent un SOS et supplier le président de la République de rétablir des magistrats honnêtes qui n´ont commis qu´un seul crime: obéir à la loi et refuser de plier l´échine sous le poids insupportable de la mafia. Quant à Boublata, elle, s´était contentée d´annoncer la mise en examen de ce dossier à épines et à décisions prises à contre-courant du bon sens et de la loi. Et c´est ce qui justifie l´appel à la cour.