Les quatre jeunes inculpés de vol ont fait souffrir le juge de Chéraga, car un seul a assumé le délit. Les autres, eux, ont tout entrepris pour... Quatre détenus pour vol en groupe sont assistés par trois avocats. Un seul n´en n´a pas. Zaïm, le représentant du ministère public va même s´accrocher avec Maître Aïd Nassima, l´avocate qui a balayé d´un revers de la main l´expression balancée par le procureur qui avait annoncé, que dans ce dossier, il y avait un document «top secret». Et maître Aïd, de cracher: «Quel top secret? Si c´était le cas, qu´est-ce que fait ici la défense?» Liamine Louael, le président de la section correctionnelle du tribunal de Chéraga (cour de Blida) qui en était à la dernière affaire de ce mardi où l´on nous avait annoncé l´absence de Djazia Mezaâche, la juge qui occupe d´habitude le siège de l´audience du mardi, un mardi pluvieux, gris, morne... Louael n´avait pas trop souffert avec ces dossiers qu´il a l´habitude de traiter d´une saison à une autre. Maître Djamel Frahtia, avait des justiciables qui, comme le client de Maître Aïd, niaient les faits. Seul le parquetier était O.K. avec l´inculpation. C´est pourquoi il réclamera une peine d´emprisonnement ferme de cinq ans. Une demande dans l´axe de la loi... Il est vrai que seul Douadi Abdelkrim avait reconnu avoir commis le méfait seul. Le juge du siège n´est pas convaincu. Lui, le juge qui ne peut s´empêcher de jeter un oeil sur le procès-verbal d´audition en vue d´y relever quelques déclarations contradictoires, de vite arriver aux aveux espérés par le magistrat. Or, le trio de défenseurs était uni, solidaire, vigilant, ne laissant aucun espace à Zaïm ni même à Louael, le président dont l´attention avait été attirée «chaudement» sur un éventuel dérapage à la barre, jette loin la pierre de la «corruption» vers le juge du siège. Liamine Louael fait les gros yeux. Il n´est pas scandalisé. Il n´est pas fâché. Il est tout juste contrarié par l´audace et le courage de l´avocate réputée comme étant tenace, «vorace», fonceuse et voulant à chaque procès marcher sur les braises rouges de l´...outrage. Il faut dire que Maître Frahtia et Maître Fairak, malgré leur sang-froid, s´étaient permis quelques observations qui vont pousser le juge à ne commettre aucun franchissement de la ligne continue qui sépare les parties à la barre. Pour Abdelkrim M.,Maître Frahtia va jouer son va-tout et ne demander que la relaxe. Pour Rachid.G., né en 1988 et qui n´avait pas d´avocat, il ne restait plus que son cri de détresse pour prouver son innocence. Abdelkrim B., 22 ans avait, lui, le pot d´avoir à ses côtés Maître Aïd, cette turbulente, bruyante, mais loyale avocate qui s´était même permis le luxe de tenir tête au tribunal en lui rappelant qu´il était tenu de seulement obéir à la loi au moment où Louael avait rugueusement reproché aux trois inculpés de s´être concertés au préalable avec Douadi pour sortir blanchis du procès... «Non, Monsieur le président!» avait articulé Maître Aïd. Plaidoirie sur plaidoirie, le trio de conseils a mis à genoux les arguments du ministère public, surtout que trois sur les quatre inculpés ont toujours nié le méfait. «Il fallait beaucoup plus pour convaincre le tribunal dont la sagesse est à saluer», a marmonné Maître Djamel Frahtia, alors que Maître Fairak Fatma, du haut de ses 149 cm avait mis l´accent sur les aveux de son client «un client somme tout correct, franc et surtout à saluer pour son courage en mettant hors de cause les trois autres codétenus. «Malheureusement, on a assimilé ce courage en couardise, puisqu´il lui avait été dit à la barre que s´il avait agi ainsi, c´est parce qu´en taule, durant la détention provisoire, on avait fait pression sur lui et dicter ce qu´il devrait dire ici, ce mardi, devant le tribunal. Et c´est le représentant du ministère public qui jubile, puisqu´il a réclamé cinq ans ferme pour tous les inculpés, s´était presque fâchée l´avocate de Aïn Bénian, saluée par sa consoeur et néanmoins amie, Maître Aïd. Et comme s´il était «libéré», le juge annonce la mise en examen de l´affaire et donc sept nuits de plus pour les inculpés...oh là là, quelle déveine!