Assiégée pendant 24 heures par des voyous à la solde de Hadjar et consorts, elle a été «libérée» hier à 6 h. Mascara où la canicule sévit comme partout ailleurs en Algérie, a vécu hier vers 6 h un évènement digne d'un western à grand spectacle. Pour être précis, 6 heures c'est l'heure à laquelle la masse de militants du FLN de la ville, plus de cinq cents, s'accorde-t-on à dire, ont fondu sur le siège de la mouhafadha de Mascara pour la libérer du siège qu'elle subissait depuis la veille. A l'instar de Mostaganem, de Biskra et de Blida, dans l'esprit des hommes de mains se réclamant, à en croire de plus en plus de sources jusqu'ici non démenties, de la proximité attentive de la présidence de la République, la mouhafadha de Mascara ne devait pas faire exception. Il fallait à tout prix qu'elle soit démolie. L'homme qui s'en est chargé avant-hier s'appelle Laoufi, un excommunié du FLN. Pour ne pas faillir à la tradition qui fait accourir les reîtres , ce même Laoufi aurait reçu des ordres précis de la part de ceux qui n'ont jamais cessé de se réclamer «de la plus haute sphère du pays». Imitant ses autres complices Affif, Hadjar et les hittistes stipendiés qui leur prêtent main forte pour donner dans ces curieux spectacles, Laoufi lança ses hommes contre la mouhafadha de Mascara en leur ordonnant de ne rien laisser qui puisse permettre aux employés du siège régional du parti d'assurer leur travail normalement le lendemain, comme à l'accoutumée. La règle admise par les spécialistes des actions d'éclat considère que ce type d'exactions est limité dans le temps pour ne pas attirer l'attention de la puissance publique. A l'inverse c'est la sanction! Or, ce qui s'est passé à Mascara tiendrait ou bien du laxisme de l'autorité locale ou bien de la complicité avec l'agresseur; ce qui, d'une manière ou d'une autre, revient absolument au même. Les actions de déprédation, chacun le sait, ne durent en principe que quelques minutes. Or, ce qui s'est produit à Mascara au sein de la mouhafadha, nous apprend que les actions de déprédation ont duré toute la nuit. Une nuit durant laquelle, pas le moindre petit policier n'a pointé le nez pour, ne serait-ce, constater les dégâts et établir, éventuellement, un procès-verbal. Pourquoi la police ne s'est-elle pas déplacée sur les lieux pour faire son devoir? Encore un mystère qu'il faudra bien que l'autorité judiciaire tranche avec célérité. Le siège de la mouhafadha de Mascara durera plusieurs heures d'affilée. Et ce n'est qu'à 6h qu'une vague de plusieurs dizaines de militants fidèles au mouhafadh de Mascara, pu établir son propre siège en encerclant la mouhafadha avant de donner l'assaut final pour la vider de ses hittistes. Il y allait de l'honneur du FLN. Mais ce parti qui revient souvent dans les conversations ces jours-ci, avait-il besoin de tout ce déploiement de force pour envisager les prochaines élections de 2004 avec sérénité? Objectivement non, dans le mesure où, selon certaines sources, il y a encore quelques semaines, juste après le triomphe du 8e congrès, les comptables du FLN avaient discrètement exprimé quelques inquiétudes sur les modestes ressources dont disposait le parti de Ali Benflis pour financer sa campagne médiatique lors de la prochain campagne de la présidentielle. Perplexes, nos informateurs nous ont avoué que le FLN, n'étant plus associé à la gestion de l'Etat comme jadis, ses finances se sont amenuisées au point qu'il lui est arrivé de ne compter que sur son indestructible prestige pour intéresser certains sponsors à soutenir son action au quotidien. Aujourd'hui c'est un phénomène inédit récemment entré en lice, qui entretient l'image du FLN dans la mesure où même si la Constitution de 1996 le souligne en gros caractères, l'Entv poursuit son bonhomme de chemin dans la quiétude affectée d'organe ultra-sélectif en matière d'information. Le phénomène inédit dont il est question aujourd'hui découle bien entendu en droite ligne de l'acharnement même que mettent les Hadjar et consorts à faire du bruit autour du parti du Front de la libération nationale. Quelle époque!