les délégués de l'intercommunale de Béjaïa ont tenu un meeting à la place Colonel Amirouche. Initiée par la coordination locale du mouvement citoyen, cette première sortie publique, après l'option favorable au dialogue prise lors de son dernier conclave par la Cicb, a suscité une curiosité chez les citoyens qui ont répondu, plus ou moins favorablement, à l'appel. Sous un soleil de plomb, les intervenants se sont succédé à la tribune pour expliquer, pour les uns, la décision de l'intercommunale, et pour les autres, les insuffisances de cette même décision. Durant près de deux heures, l'assistance, surtout composée de jeunes, n'a pas cessé d'applaudir les partisans et les opposants de la position de la Cicb. Ce qui n'a pas manqué de susciter des interrogations chez de nombreux observateurs sur le pourquoi de cet état de fait. En fait l'assistance ne voyait guère de différences entre les uns et les autres. «Tous les délégués sont favorables au dialogue», expliquait un citoyen, visiblement acquis aux différentes thèses développées et d'ajouter: «C'est là l'essentiel!». Intervenant le premier, Zahir Benkhellat, aborde d'emblée l'offre d'Ouyahia et constate avec regret «la poursuite des arrestations de délégués par le ministre de l'Intérieur». «Akbou a payé un lourd tribut avec 6 martyrs et plusieurs détenus», clame-t-il en précisant que «rien ne se fera sans la Soummam», l'orateur appellera ensuite ses camarades de la Cicb à «plus de vigilance», allusion à la décision «hâtive» prise lors du dernier conclave qu'il a, pour rappel, boycotté. A ce propos, il insistera «sur la participation des détenus à la prise de décision». Pour ce faire, poursuit-il, «ils doivent être libérés». Même argument par rapport à la base citoyenne qu'il considère comme «le moteur vecteur du mouvement, citoyen». «Les citoyens doivent être largement consultés», a-t-il tenu à répéter à plusieurs reprises. Lui succédant, Hadj Bournan, doyen du mouvement citoyen à Tizi Ouzou, expliquera longuement l'option de la Cadc. Les représentants de la coordination d'Alger ont, quant à eux, donné rendez-vous sur le terrain au pouvoir. Ces derniers comptent initier, le 14 juin, date anniversaire de la marche noire, un rassemblement devant la Maison de la presse. «Nous allons alors, véritablement, testé les intentions du pouvoir», dira l'un d'eux. D'autres délégués aborderont à leur tour l'offre du Chef du gouvernement et les positions adoptées à ce sujet par les différentes coordinations du mouvement citoyen en Kabylie en réitérant, à chaque fois, les préalables de «la libération des détenus et la levée des poursuites judiciaires et l'interdiction de manifestation et de réunion». Tous ont qualifié Ouyahia de «l'homme des sales besognes». Sofiane Adjlane précisera, cependant, que le dialogue auquel il croit «n'est pas celui qui sera axé sur la plate-forme de revendications, mais sur sa mise en oeuvre». Notons enfin l'absence remarquée de nombreuses figures de proue de la Cicb à l'image d'Ali Gherbi, de Farès Oudjedi et de Beza Benmansour. A l'heure où nous mettons sous presse, la coordination de la commune de Béjaïa s'affairait aux préparatifs d'un autre meeting à Béjaïa ville.