Un communiqué de Bouteflika devrait suivre celui de l'interwilayas. L'interwilayas du mouvement des ârchs de Kabylie aura lieu aujourd'hui dans la wilaya de Béjaïa. On s'attend à ce qu'elle soit sanctionnée par un communiqué accueillant favorablement l'invitation au dialogue du Chef du gouvernement Ahmed Ouayhia. Cette acceptation devrait donner lieu à la diffusion d'un communiqué de la présidence de la République invitant officiellement le mouvement des ârchs à la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur. C'est ce que nous avons appris hier de source crédible. Notre source avance que les préalables désormais connus du mouvement citoyen, tels la libération des détenus, l'arrêt des poursuites judiciaires et la levée de l'interdiction de réunion sont en train d'être levés. En effet, après la libération avant-hier, du leader de la Cadc, Belaïd Abrika et de ses 14 compagnons, on croit savoir que les deux détenus restants dans la wilaya de Tizi Ouzou seront élargis aujourd'hui. De plus, on croit savoir que cette mesure de détente touchera également les détenus des mouvements sociaux de protestation enregistrés à travers plusieurs points du pays durant ces deux dernières années. A cet effet, on avance que les pouvoirs publics se sont fixé le samedi 14 juin à 17 h comme échéance limite pour leur libération. Du coup, la levée des poursuites judiciaires à l'encontre de tous les détenus de la protestation sera effective. Concernant la réunion de l'interwilayas, les observateurs estiment que ce serait une aubaine pour le mouvement qui devrait en faire d'une pierre deux coups: répondre officiellement à l'invite d'Ouyahia et désigner, par consensus, des représentants pour entamer les discussions préliminaires prévues afin de déblayer le terrain pour une rencontre solennelle. A ce propos, il convient de signaler que jusqu'à hier un bras de fer opposait les partisans du maintien de la rencontre d'Amizour et ceux, mus par des consignes émanant du RCD et du MAK, et qui veulent reporter le conclave au 19 juin et sa tenue à Freha (Tizi Ouzou). Il semble que la sortie de Belaïd Abrika de prison et les intenses contacts qui l'ont suivie aient pesé de tout leur poids dans la balance. Et cette rencontre d'aujourd'hui entre les figures emblématiques du mouvement, coïncidant avec le deuxième anniversaire de la rédaction de la plate-forme d'El-Kseur, semble réunir toutes les chances pour faire avancer les choses dans le sens du règlement de la crise. Et surtout celui du recentrage des préoccupations autour des 14 points de la plate-forme. A ce titre, lesdites forces politiques s'adonneraient à des surenchères politiciennes visant à retarder l'échéance du dialogue. Concrètement, les préliminaires prévus dès que les deux parties (présidence-mouvement ârchs) auraient terminé l'échange épistolaire, laisseraient place à une plénière dont la date est prévue pour le 5 juillet 2003. Cette plénière devrait donner naissance à une commission nationale mixte (gouvernement-animateurs du mouvement des ârchs) de suivi de la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur et à 14 sous-commissions techniques correspondant aux quatorze points du document d'El-Kseur. Il est utile de souligner la volonté très forte des pouvoirs publics de faire du 5 juillet prochain une autre date symbole. Outre le fait qu'il s'agisse de la fête de l'Indépendance nationale et de la jeunesse, les initiateurs de ce dialogue voudraient également concrétiser la «paix civile», condition sine qua non pour la résorption des autres crises qui traversent le pays. Un calendrier serait établi dans ce sens que certaines forces politiques essayent de peser de tout leur poids pour contrarier.