le mouvement citoyen exige un engagement de Bouteflika. Le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia devrait répondre aujourd'hui ou demain au mouvement citoyen des ârchs, après l'exigence qui lui a été faite hier d'«une réponse publique et officielle du premier magistrat du pays engageant l'Etat algérien quant à la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El-Kseur scellée et non négociable». C'est ce que nous avons appris hier de sources sûres. Pour ce faire, une équipe de techniciens plancheraient depuis hier sur la déclaration de la Coordination interwilayas du mouvement citoyen des ârchs, sanctionnant leur conclave ordinaire d'Amizour, ajoutent nos sources. Comment réagira Ouyahia, lui qui a pris le soin de laisser toute latitude aux ârchs, jusqu'à être affublé du qualificatif de «l'arroseur arrosé», selon les observateurs avertis de la question. Notons que l'interwilayas «prend acte de l'évolution dans les discours officiels», même si elle déplore l'absence de «signes forts». Les mêmes observateurs prennent le soin d'indiquer que le chef du gouvernement en fin diplomate ne devrait pas être pris de court par cette réponse tranchée de l'instance suprême du mouvement citoyen. Ils en veulent pour preuve la mise en garde adressée jeudi dernier par Ouyahia aux partis politiques qui gravitent autour du mouvement contre toute utilisation politicienne du mouvement citoyen. Cette déclaration faite à l'ouverture des travaux du conseil national du RND, a poussé à leur paroxysme les contradictions au sein du mouvement. Et au moment où les scénarios les plus optimistes misaient sur l'option d'un conclave extraordinaire à Ouaguenoune (Tizi Ouzou) pour avoir une réponse à l'offre d'Ouyahia, les conclavistes en ont surpris plus d'un en appréciant à sa juste mesure l'exigence de la dissolution de l'APN et des APC, émise avec hargne par certains délégués. En effet, les ârchs ont juste constaté que «les institutions censées être l'émanation de la volonté populaire souffrent d'illégitimité». Un constat d'ailleurs partagé par les citoyens et les gouvernants. Mieux encore, les pouvoirs publics auraient même pris l'option d'organiser des élections législatives et locales anticipées juste après la présidentielle de 2004. Ce qui n'a pas manqué d'être interprété par les analystes comme un dépassement des revendications contenues dans la plate-forme d'El-Kseur et qui se sont greffées au mouvement à la faveur de la gestion sécuritaire de la contestation qu'a connue la Kabylie. Au même titre d'ailleurs que celle concernant le départ inconditionnel des gendarmes et l'exigence d'excuses officielles du chef de l'Etat à l'égard du mouvement. A ce propos, il convient de rappeler qu'Ouyahia a souligné dans son discours en tamazight à l'APN, le 31 mai dernier, le fait que l'offre de dialogue ne signifie pas «la repentance de l'Etat» autrement dit la capitulation devant les aventuriers. En outre, les ârchs parlent de «la définition des modalités de la mise en oeuvre avant d'envisager éventuellement un dialogue réel et responsable». Cette exigence traduirait le voeu des ârchs d'avoir un droit de regard sur toutes les étapes par lesquelles devrait passer le dialogue. A ce propos, on croit savoir que des représentants des principales coordinations des ârchs, à savoir Tizi Ouzou, Béjaïa et Bouira, ont déjà été désignés pour superviser l'opération. Enfin, il est attendu que la réponse d'Ouyahia soit suivie de l'invitation solennelle que devrait adresser le Président Bouteflika au mouvement citoyen des ârchs, indique-t-on de sources sûres. Cette invitation qui se fait attendre ne devrait pas tarder, car le calendrier préétabli devrait arriver à terme, c'est-à-dire le 5 juillet, à la rencontre officielle entre l'Exécutif et les ârchs.