Elle pourrait, fort bien, se dessiner lors de la première quinzaine de juillet. Au lendemain de la réunion de l'interwilayas des ârchs, tenue à Amizour les 26 et 27 juin dernier, les rumeurs les plus contradictoires circulent en Kabylie. Ainsi, est-il fait état d'une rencontre récente entre une délégation de l'interwilayas des ârchs et la présidence de la République. Selon nos sources, l'approche d'une solution à la crise pourrait, fort bien, se dessiner lors de la première quinzaine de juillet, et même cette possibilité est prévue dans les tout prochains jours. On parle d'un éventuel élargissement de tous les détenus du mouvement, assorti de la levée des poursuites judiciaires en faveur des délégués impliqués dans des procès ou ayant des dossiers en instruction. Un confrère a même écrit que selon ses sources «une décision d'amnistie» est envisagée au profit de tous les délégués des ârchs poursuivis par la justice. Outre cet accord relatif aux affaires pendantes, des délégués devant la justice, il aurait été question de la mise sur pied d'une commission mixte de suivi de l'application des revendications consignées dans la plate-forme d'El-Kseur. Plate-forme que la présidence ne trouve, toujours selon les mêmes sources, aucune difficulté à reconnaître et à satisfaire. Des délégués des ârchs, rencontrés à Tizi Ouzou, dans la journée d'hier, attendaient de pied ferme «le discours du chef de l'Etat» pour eux: «le Président annoncerait tous ces points lors de ce discours. Puis un communiqué de la présidence complèterait tout cela et les discussions sur la mise en oeuvre des recommandations de la plate-forme d'El-Kseur suivraient.» Les ârchs ont lancé, depuis l'appel au dialogue fait par le Chef du gouvernement, un véritable plan de sorties sur le terrain. Les délégués ont ainsi multiplié les meetings et les rencontres avec les sympathisants du mouvement et ce, à travers les wilayas de Bouira, Béjaïa et Tizi Ouzou. Les délégués ont tenu à expliquer comment ils voyaient la possibilité de mettre un terme à la crise dite de Kabylie. Les uns défendant des options jugées relativement «radicales» et les autres mettant un peu d'eau dans leur vin. Un fait est certain: la rencontre d'Amizour a été plus que mouvementée et les ârchs n'ont jamais été aussi près de la «cassure». La déclaration finalement adoptée par le conclave de l'interwilayas a été laborieuse, pour ne pas dire autre chose. Le texte, ayant enfin emporté l'assentiment de beaucoup et fait consensus, repose comme condition au dialogue: l'acceptation par le Président de la République de la plate-forme d'El-Kseur. Comme le cas de la dissolution des assemblées locales. Ce point ayant finalement été «reporté» au moment des discussions avec le pouvoir. Un point que quelques délégués disent «ne pas partager» puisque à les entendre : «C'est l'une des revendications du RCD!» L'attente des populations, en ces jours des festivités du 41e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale, est grande. Tout le monde attend avec impatience que la région retrouve enfin le calme, la sérénité et la paix et qu'elle renoue avec le développement.