L'une des figures les plus remarquées de la scène politique nationale est actuellement entre la vie et la mort. Soigné en France pour une leucémie, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Mahfoud Nahnah, a été rapatrié, hier, vers Alger dans un avion d'Europe- Assistance affrété par l'Etat algérien. Accueilli à son arrivée à l'aéroport Houari-Boumediene par le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem, le leader islamiste est, dit-on, rentré au pays dans un état de santé critique. Des sources proches du président du MSP révèlent que les médecins qui le soignaient en France ont autorisé son transfert en Algérie, sachant qu'il ne restait plus rien à tenter au plan médical. Le cancer du sang, dont souffre Nahnah, serait donc au stade final. Le retour du cheikh dans une civière n'augure, affirme-t-on de mêmes sources, rien de bon et l'on s'attend à ce qu'il n'y ait malheureusement aucune amélioration de son état. En fait, les jours de Nahnah seraient comptés. Les ennuis de santé du président du MSP datent de près d'une année. Sa santé s'est gravement détériorée il y a 6 mois. Il a subi avec succès une intervention chirurgicale en Jordanie, à la suite de quoi, il est intervenu à la Télévision nationale où il a assuré l'opinion de l'évolution positive de sa santé. Cependant, il semble que le cheikh ait rechuté, ce qui lui a valu un transfert dans une clinique spécialisée en France où il était traité pour une leucémie. La détérioration de l'état de santé de Nahnah n'a pas laissé insensibles l'ensemble de la classe politique, ainsi que l'opinion nationale. A ce propos, on retiendra «la sollicitude du chef de l'Etat qui, inquiété par la maladie du cheikh, est resté en contact permanent avec lui», affirme un proche de Nahnah qui ajoute: «Le Président de la République l'appelait régulièrement pour s'enquérir de sa santé.» En fait, on a appris que dès l'annonce de la détérioration de la santé du chef de file du MSP, la présidence de la République s'est occupée de sa prise en charge à tous les niveaux. Seulement, il semble que les efforts entrepris pour le sauver n'aient pas pu forcer le destin et son rapatriement à Alger est un signe de l'échec de la thérapie décidée en France. C'est donc l'une des figures les plus remarquées de la scène politique nationale qui est actuellement entre la vie et la mort. Au-delà des opinions politiques des uns et des autres, on retiendra du parcours de Mahfoud Nahnah un sens de la mesure dans le discours et le comportement politique. Opposant au système et membre de la confrérie des Frères musulmans, il a fait de la prison dans les années 80. A l'ouverture du champ politique, il sort de la clandestinité. L'opinion découvre un homme jovial, sachant naviguer entre les courants et toujours le petit mot pour détendre l'atmosphère la plus chargée d'électricité. Propriétaire du fameux concept de «chouracratie», la démarche partisane de Nahnah a suscité beaucoup de commentaires. Cela dit, ses collègues en politique, voire ses adversaires lui reconnaissent un sens développé de l'intérêt suprême de la nation.