Cette année, le Fespaco est placé sous le thème «Cinéma africain et marchés». Le marché international du cinéma et de la télévision africains (Mica), grand marché des films pour les télévisions, est l´une des occupations actuelles des professionnels du cinéma lors du Fespaco, puisque regroupant près de 86 films. «C´est une occasion pour réfléchir sur la stratégie que nous devons développer et les moyens que nous devons nous donner pour établir un marché stable et profitable pour nos oeuvres et pour nos pays», a déclaré le président burkinabé Blaise Compaoré, lors d´un diner offert gracieusement aux cinéastes présents à Ouagadougou. Cependant, la réalité africaine est à cent années lumière de celle du festival de Cannes, puisque la distribution et la diffusion restent un des problèmes cruciaux du cinéma en Afrique. D´ailleurs les responsables du Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou souhaitent la mise en place d´une structure de distribution et d´exploitation des films africains. «S´il y a un combat qui puisse nous mobiliser en vue d´une économie forte du cinéma africain, c´est bien celui de la conquête des infrastructures, de la législation et de la billetterie», note le délégué général du Fespaco, Michel Ouédraogo. Actuellement, Neerwaya, une structure privée, achète les droits d´exploitation auprès des distributeurs étrangers, passe ses films dans sa salle de cinéma avant de les refiler aux autres salles.