Sa rénovation est un exercice périlleux, mais des plus salutaires. Si le Parti FLN a fait sa mue et sa première toilette durant sa longue léthargie, entamée depuis les élections de 1991 jusqu'à celles de 1997, il se trouve aujourd'hui à la pointe d'un nouveau combat historique, dont l'issue, encore incertaine, ne manquera pas d'avoir des répercussions en son sein même, mais encore au sein des autres partis et surtout dans la société algérienne. Depuis son dernier congrès, le parti du FLN s'est lancé à travers un programme politique moderne et rénové, sur la voie non seulement de son autonomie pleine et entière, mais encore sur celle d'une indépendance de sa décision politique. Un véritable séisme politique! Cette rupture systématique énoncée, sans que le FLN ne se défasse d'un passé, dont il est fier et qui est la base de la légitimité de son existence, est l'exemple dévolu à un grand parti nationaliste et républicain dans un pays en transition à l'endroit d'une société plurielle, en pleine mutation. Ainsi, la rénovation du parti est un exercice périlleux, mais des plus salutaires. Il ne s'agit pas simplement d'un renouvellement du personnel politique, mais elle consiste, d'abord et avant tout, à introduire des idées nouvelles susceptibles de le rapprocher du peuple, d'attirer vers ses rangs, le plus grand nombre d'hommes crédibles et compétents, de contribuer efficacement à la formation de l'opinion publique et de rassembler, enfin, autour de ses candidats, le maximum d'électeurs sur la base d'un programme consensuel. De plus, cette rénovation permettra au parti d'assumer pleinement son hérédité sociale et politique à travers une réactualisation de ses objectifs économiques sans se renier ou se laisser tenter par les thèses des tenants d'un libéralisme sauvage et mafieux. Un parti du FLN débarrassé d'influences exogènes nuisibles à son unité et à sa cohésion, doit oeuvrer inlassablement au rétablissement de l'ordre démocratique et mettre fin aux pratiques scandaleuses de mainmise sur son fonctionnement et orientation. En retour, le parti aura pour devoir la réalisation d'un projet de société où la raison sociale s'enracinera de nouveau dans la conscience nationale, d'une part, mais surtout que ce projet permettra réellement une séparation effective des trois pouvoirs: le législatif, l'exécutif et le judiciaire d'autre part. En effet, la concentration de ces trois pouvoirs n'a pas manqué d'engendrer des fléaux, tels que le clientélisme, l'affairisme et la corruption. En fait, le parti FLN ne fait que demander, à travers son autonomie, le respect à apporter aux institutions nationales, pour la grandeur et la crédibilité du pays. Une telle stratégie, arrêtée avec la participation de militants qualifiés et expérimentés, permettra, dorénavant et en toute quiétude et liberté, la définition de nouvelles méthodes d'action politique de proximité à même de donner le maximum de crédibilité et de chance de succès à notre parti, avec comme premier constat, la faiblesse organique de ses structures de base, ce qui n'est un secret pour personne. Peu importe si le parti venait à perdre les prochains jougs électoraux. Peu importe si le parti FLN n'est plus majoritaire, son programme politique, à travers le deuxième toilettage de son histoire lui permettra en toute démocratie et transparence de jouer pleinement son rôle prépondérant dans la vie politique et sociétale. Ainsi, un parti du FLN, fier de son autonomie, sera le véritable creuset de l'émergence d'une nouvelle classe politique tant attendue par les Algériens. L'espoir est permis, tant les convictions des militants sincères sont grandes. Le parti du FLN aliéné se meurt pour le plus grand bien de l'Algérie.