Les animateurs de ce mouvement sont formels : une pareille démarche ne peut s'encombrer de telles considérations. Joint hier par téléphone, Ahmed-Taleb Ibrahimi nous a certifié avoir «toujours milité en faveur de cette cause, celle de la levée de l'état d'urgence, garant d'un plus grand respect des droits de l'Homme et de l'Etat de droit». C'est donc tout naturellement que le président du mouvement Wafa, que le ministère de l'Intérieur a refusé d'agréer sans le moindre argument valable, a répondu présent à l'appel lancé par la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (Laddh). Ahmed Taleb Ibrahimi, comme le soulignent tous les observateurs, qu'ils soient proches ou non de ses idées, est resté constant, ferme et clair dans ses positions, ce qui constitue une force et un poids certains auprès des citoyens et des électeurs, qui perdent la tête et leur latin entre les multiples retournements de vestes des uns et des autres. Ali-Yahia Abdennour, joint le même jour par téléphone, s'est montré également catégorique: «Notre démarche doit transcender les considérations partisanes, puisque notre revendication est partagée par tout le peuple algérien, et même par certains dirigeants en poste au plus haut sommet de l'Etat.» C'est pourquoi, explique-t-il, «nous n'avons exclu personne dans nos invitations, hormis les éradicateurs». L'absence, fort remarquée, de Louisa Hanoune n'en était pas vraiment une. Le président du groupe parlementaire du PT, également membre de la direction de ce parti, Djelloul Djoudi, nous a rappelé, non sans raisons il faut le dire, que «le PT a toujours été à l'avant-garde concernant ce combat qui transcende de loin les simples aspects partisans». «Mme Louisa Hanoune, nous a indiqué notre interlocuteur, en déplacement dans le cadre de ses activités en faveur du monde du travail, a en effet appelé pour s'excuser et il ne fait aucun doute qu'elle sera présente à la réunion de lundi prochain, la première de la commission de suivi de la levée de l'état d'urgence». Selon Ali-Yahia Abdennour, «il s'agit de trouver les moyens qui permettent d'agir ici et maintenant. Ainsi, une proposition sera faite en vue d'animer très bientôt un meeting à Alger, mais aussi d'autres regroupements citoyens aux quatre coins cardinaux du pays». Ce n'est pas tout. Il peut également être fait appel aux députés, nombreux à partager les avis de ce comité, en vue de saisir officiellement le gouvernement sur cette question. S'agissant du mouvement Islah et du MSP, nous apprenons que des invitations leur ont été adressées mais qu'ils n'y ont pas répondu. Il semble que ces deux partis aient décidé, dès à présent, de faire cavalier seul, l'un se préparant à entrer en campagne électorale anticipée puisque Djaballah a d'ores et déjà confirmé sa candidature, l'autre tentant de colmater les brèches apparues au sommet du parti à la suite de la maladie de son président, Mahfoud Nahnah. Mouloud Hamrouche, lui, selon des sources sûres, se tient en retrait de tout cela, comme il l'a toujours fait depuis avril 1999, limitant ses sorties médiatiques au strict minimum. Ali-Yahia Abdennour, qui qualifie la Laddh de mère algérienne qui aime tous ses enfants, s'occupant quand même un peu plus des malades, des petits et de ceux qui traversent des problèmes, indique «applaudir à celui que choisira le peuple lors de la future présidentielle pour peu qu'il applique scrupuleusement les lois de la République». Ce n'est pas beaucoup demander...