Les premiers signataires seront de grands noms de la scène politique, à l'instar de Ahmed-Taleb Ibrahimi, Ali-Yahia Abdennour et Rachid Benyellès. Le Comité de suivi de la levée de l'état d'urgence vient de passer à l'action. Ses principaux animateurs, a-t-on appris hier auprès du président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (Laddh), Me Ali-Yahia Abdennour, se sont réunis récemment au siège de la Ligue en vue d'élaborer le texte d'une pétition nationale. Celle-ci doit paraître lundi. Elle demande, comme le précisent les raisons de la naissance de ce comité, unique dans les annales algériennes, «la levée immédiate de l'états d'urgence, puisque plus aucune raison ne semble le justifier». Le document, apprend-on, sera signé par d'éminentes personnalités politiques et médiatiques engagées dans la lutte pour la démocratie, la défense des droits de l'homme et le respect des lois de la République. Il s'agit, nous dit-on, de Ali-Yahia Abdennour, concepteur de l'initiative, Ahmed-Taleb Ibrahimi, dont les engagements n'ont jamais failli depuis sa candidature à la présidentielle d'avril 1999, le général à la retraite Rachid Benyellès, ainsi que d'autres personnalités proches aussi bien du milieu dit réconciliateur, que de ceux qui croient que la démocratie est une vertu sûre qu'il convient de promouvoir. Des journalistes aussi devraient également figurer dans cette liste, appelée à s'allonger et à impliquer de très larges pans de la société avant d'être adressée aux pouvoirs publics et aux décideurs. Ce n'est pas tout. Les concepteurs du textes visent, à travers cette démarche, à «mettre un terme, nous indique le président de le Laddh, à la méfiance de la société civile par rapport à toutes les initiatives depuis plusieurs années.» Le comité, donc, compte avant tout sur le simple citoyen, sa conscience nouvelle, pour créer un raz-de-marée et forcer les pouvoirs publics à aller vers un plus grand respect de leurs propres lois, suivant les assurances fournies maintes fois par le premier magistrat du pays, Abdelaziz Bouteflika, aux capitales étrangères à l'occasion de ses déplacements officiels à l'étranger. Me Ali-Yahia Abdennour, qui ne se fait plus beaucoup d'illusions par rapport à une bonne partie de la société civile, compte avant tout sur la classe politique. Il indique, à ce propos que «le PT et le MSP, contactés à deux reprises pour se joindre à la coordination, ont tous deux décliné l'offre, indiquant de concert avoir déposé des projets de lois en ce sens au niveau de l'APN, ajoutant que chaque parti souhaite travailler seul alors que nul n'est censé ignorer que cette question transcende de loin toute considération partisane et concerne avant tout le devenir du peuple et de la nation algérienne». Le mouvement El-Islah, quant à lui, continue à manquer à l'appel même si rien n'indique que Djaballah ne rejoigne pas la liste des premiers signataires avant sa publication. Mouloud Hamrouche, pour sa part, semble avoir opposé un niet catégorique à la demande, comme il l'avait fait pour la lettre signée par une dizaine d'éminentes personnalités politiques demandant la libération de Ali Benhadj et Abassi Madani à l'expiration de la durée de leur détention, le 2 juillet prochain. Partisan inlassable du dialogue, ouvert à toutes les tendances et à toutes les propositions, pourvu qu'elles ne soient pas intolérantes et dictatoriales, Me Ali-Yahia Abdennour indique que la même invitation sera encore envoyée à ces partis pour la rencontre de lundi prochain. Dans le but, toujours, de briser les murs de la peur et de l'indifférence qui tendent à gagner la population algérienne, une série de meetings est également prévue aux quatre coins cardinaux du pays dans les prochains mois, c'est-à-dire à la rentrée sociale et une fois que la pétition sera sans doute bien «étoffée». Me Ali-Yahia Abdennour, toujours, continue à se défendre farouchement contre toute manipulation politicienne de cette démarche qui, assure-t-il, «n'a aucun lien avec l'échéance électorale à venir».