Le sentiment d´indignation se propage pour atteindre les hommes de la presse. Une centaine de journalistes algériens se sont réunis hier à la Maison de la presse Tahar-Djaout pour débattre la plate-forme de revendications à soumettre à la tutelle ainsi que les actions de protestation à entreprendre dans le proche avenir. Les journalistes, qui demandent l´amélioration de leur situation sociale et les conditions de travail, ont agi suite à l´initiative de certains parmi eux activant sous l´appellation de «l´Initiative nationale pour la dignité de la presse». Ainsi, une plate-forme de revendications a été arrêtée et adoptée par l´ensemble des journalistes présents. Parmi les doléances exprimées, figurent, notamment la dépénalisation du délit de presse, la promulgation d´un nouveau statut particulier du journaliste, l´ouverture d´un «débat officiel» avec la presse algérienne, la création d´un Conseil supérieur de l´information, la réactivation du Conseil de l´éthique et de la déontologie, la carte de presse, ainsi que l´adoption d´une grille des salaires nationale qui soit «digne du métier de journaliste». Il a été entendu que cette plate-forme sera soumise la semaine prochaine aux hautes autorités, la chefferie du gouvernement, le ministère de la Communication ainsi qu´aux éditeurs et responsables des établissements de presse nationale. Pour y parvenir, une autre réunion, à laquelle sont conviés tous les journalistes algériens, est prévue samedi prochain au même endroit pour désigner les délégués qui seront chargés de discuter avec les hautes autorités. A ce titre, une campagne de sensibilisation a été lancée à l´égard de la corporation pour assurer une meilleure mobilisation afin de faire valoir ses «droits». Lors de cette même réunion, les participants avaient décidé de recourir au sit-in devant le Palais du gouvernement et la Présidence, dans le cas où les autorités continuaient à faire la sourde oreille. Il n´est pas exclu d´organiser une journée sans presse, le 3 mai prochain, à l´occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse.