Il a fallu attendre près d'un mois, pour voir le ministre de l'Intérieur adresser des mises en garde aux gardes communaux. Le ministre de l´Intérieur met un terme au dialogue: «En ce qui nous concerne, il n´y aura plus de discussions, ni de négociations, ni de surenchère. Nous allons les exclure du corps. Toutes les autorités militaires et civiles sont décidées à considérer les actes menés par les gardes communaux comme étant des actes d´indiscipline dans un corps de sécurité», a-t-il souligné. Le scénario d´un bras de fer se précise désormais. Il a fallu attendre près d´un mois, pour voir le ministre de l´Intérieur adresser des mises en garde aux gardes communaux et du coup remettre en cause leur droit à la grève. Face à leur intransigeance et leur détermination sans faille, le ministre brandit des menaces de sanctions qui tirent leur fondement du statut de ce corps de sécurité. Le seul corps où la catégorie des frondeurs, ayant réussi à braver l´interdit en marchant dans la capitale et organisant un imposant rassemblement devant l´APN se voit rappeler à l´ordre un peu en décalage. Le ministre de l´Intérieur et des Collectivités locales a affirmé hier à Alger que la quasi-totalité des gardes communaux avaient adhéré aux mesures déjà prises pour leur régularisation. En conséquence, ceux qui poursuivront leur mouvement de protestation seront exclus de ce corps de sécurité. «99% des gardes communaux ont adhéré aux mesures prises» pour la régularisation de leur situation, a-t- indiqué à la presse en marge de la conférence nationale sur le Schéma national d´aménagement du territoire. Ces déclarations ont été faites, alors que les contestataires scrutent du côté d´El Mouradia. Cette situation a fait que le ministère de l´Intérieur et des Collectivités locales, Ould Kablia, a appelé dimanche dernier, dans un communiqué, les gardes communaux au respect de leurs engagements tels que définis dans leur statut. Le même communiqué n´a pas manqué de rapeler l´article dudit statut qui interdit à ce corps de sécurité de recourir à des mouvements collectifs de contestation contraires à l´ordre. L´article en question stipule qu´ «il est formellement interdit aux gardes communaux de recourir à la grève ou à toute forme d´arrêt de travail». De plus, tout acte collectif, contraire à la loi, fera l´objet de sanctions conformément aux dispositions de l´article 112 du Code pénal, tenant compte des peines contenues dans la législation et le règlement en vigueur, ainsi que les dispositions statutaires. Est-ce que cela signifie que la tutelle ne cèdera pas davantage sur les revendications de ce corps? Si c´est le cas, le risque d´un dérapage n´est pas à écarter. D´ailleurs, des centaines de membres de ce corps de sécurité, qui ont refusé de rencontrer le ministre de l´Intérieur, observent depuis dimanche matin un sit-in en plein centre d´Alger et entendent y rester jusqu´à la satisfaction de leurs revendications. La tutelle a rappelé les mesures prises en faveur de ce corps, indiquant que le ministre de l´Intérieur et des Collectivités locales, M.Daho Ould Kablia, avait procédé, le 10 mars 2011, à l´installation d´un groupe de travail chargé de l´examen des questions socioprofessionnelles des gardes communaux, contenues dans la plate-forme de revendications comportant 14 points. Une démarche catégoriquement rejetée par les gardes communaux. Cette mesure a été annoncée aux gardes communaux durant les rencontres tenues avec des délégués, a-t-on souligné. Selon le ministère, cette satisfaction témoigne de la prise de conscience des gardes communaux quant à la prise en charge de leurs préoccupations.