Encore une fois, nos fédérations sportives s'illustrent en mal. Un séminaire international sur l'arbitrage dans le sport, ce n'est pas un événement que l'on organise tous les jours. La Casa (Commission arbitrale du sport algérien) a eu le mérite de le faire et ce, pour la première fois depuis l'Indépendance de notre pays. On aurait pu penser que l'initiative était importante au point d'inciter les membres du mouvement sportif national à répondre en masse à l'invitation qui leur avait été lancée. Hélas, mille fois hélas, on est forcé de constater que l'on nage en plein surréalisme, dans un monde fait de faux et de superflu, envahi de gens qui n'ont de la noblesse du sport qu'une vague notion et qui jouent aux «m'as-tu-vu?», alors qu'ils ne sont que pleins de vent. Peut-on trouver normal qu'un séminaire international sur l'arbitrage sportif organisé pour les fédérations sportives fasse l'objet d'un véritable boycott de celles-ci? Apparemment non. Mais un de nos confrères a su trouver une parole juste: «Le normal c'est qu'elles ne soient pas venues. Cela cadre bien avec la mentalité du milieu sportif.» Toujours est-il qu'elles n'étaient que six fédérations sportives à daigner se déplacer à l'hôtel El-Djazaïr où se déroulait le séminaire et encore sur les six, deux celles du judo et de natation avaient délégué leur président. Le Comité olympique algérien, qui tente, tant bien que mal, d'élever le niveau et de prôner les valeurs de l'olympisme universel se rend compte de la difficulté de la tâche qui lui reste à accomplir. Les experts algériens en matière d'arbitrage sportif ont donc pu développer leurs thèses et les comparer à celles de leurs homologues étrangers parmi lesquels M. Ousmane Kane, membre du tribunal arbitral des sports de Lausanne, instance mise sur pied par le CIO mais dont elle est indépendante de MM.François Alla Philippe et Benjamin Peyrelevede, venus parler de l'expérience française en ce domaine. Le premier nommé indiquera que la procédure de recours ordinaire en TAS n'est pas gratuite. Les frais de l'arbitrage sont à la charge des deux parties au prorata de l'importance de l'affaire. La procédure d'appel est, par contre, gratuite. Parallèlement à cela, il existe une procédure consultative ouverte non pas aux particuliers, mais exclusivement aux institutions sportives. Le TAS a également un rôle de médiation, mais celle-ci exclut les affaires de dopage et de discipline. Le fait que la Fifa ait adhéré au TAS, le rythme de travail de ce dernier a considérablement augmenté tant les litiges en football sont nombreux. C'est sur le principe du TAS que le COA a créé la Casa dont les règlements ont été adoptés en janvier 2002. Celle-ci ne peut, en aucun cas, s'autosaisir d'une affaire. Il faut pour l'actionner que les deux parties la saisissent par écrit. Elle entend d'abord jouer un rôle de conciliateur comme elle l'a fait dans le dossier opposant Madjer à la FAF. Elle aussi dispose de deux chambres, celle de la procédure ordinaire et celle de l'appel. Elle déplore cependant le manque de connaissances dans le domaine de nos fédérations sportives (M.Ousmane Kane l'a, lui aussi, souligné). Ainsi, le président de la Casa, M.Farid Benbelkacem, a indiqué que dans l'affaire Saïdi Sief, il avait plus que conseillé l'athlète et sa Fédération, celle de l'athlétisme. Ceux-ci sont passés outre ses recommandations pour se faire «rejeter» par le TAS qui leur aurait fait savoir qu'il valait mieux qu'ils revoient leur copie. Une bien mauvaise expérience qui invite les fédérations sportives à avoir plus d'intérêt pour cette Casa, laquelle fait état d'un manque d'arbitres alors qu'elle en avait demandé cinq par fédération.