Les deux responsables ont trouvé la parade pour ne pas faire de déclaration à la presse. Très attendus par les journalistes, le secrétaire général du FLN et le patron de la Centrale syndicale, ont opté en fin de compte pour le mutisme. Invités à s´exprimer sur les questions de l´heure, les deux responsables ont refusé de répondre aux journalistes en avançant comme prétexte des réunions d´urgence, voire des réponses réservées en exclusivité à tel ou tel autre support médiatique. Interpellé sur l´absence et le silence sidéral de l´Ugta en ces temps de hautes tensions sociales et politiques, le secrétaire général de l´Ugta a trouvé un alibi: une réunion urgente l´attendait. Néanmoins, une conférence de presse, dira-t-il «sera organisée à cet effet», sans toutefois fixer de date. «Je doit me rendre à une réunion urgente. Pour la tripartite, elle sera tenue dans un proche avenir», a-t-il indiqué. Pour éluder les questions liées à l´actualité brûlante qui secoue le pays, le premier responsable de l´ex-parti unique renvoie les journalistes à son passage prévu mercredi prochain à l´émission politique sur la A3. «Si je vous réponds maintenant, je ne vois pas de quoi je parlerai à la télévision», a-t-il justifié. S´agit-il d´un mimétisme ou de cette tendance au silence adoptée ces derniers temps par les responsables politiques de la coalition présidentielle? Après un long silence de plusieurs mois, Ahmed Ouyahia s´est exprimé mercredi dernier en direct dans l´émission politique «Hiwar Essaa» animée sur la A3. L´émission a déjà reçu sur son plateau le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, le président du MSP, Bouguerra Soltani et la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune. Alors que le pays traverse une phase de turbulences politiques et une crise sociale aiguë, les responsables des partis-Etat persistent dans leur silence qui exacerbe un déficit déjà criant de communication. Belkhadem dont le parti est confronté à une crise intestine devra certainement saisir cette occasion pour répliquer aux accusations très graves des redresseurs relatives aux malversations et fraudes. Il devrait également tenter d´analyser la conjoncture actuelle du pays, et réitérer inévitablement les intentions de réformes que devrait engager l´Etat. Par ailleurs, selon quelques informations distillées à travers la presse, Belkhadem ferait partie du groupe de hauts cadres de l´Etat avec, Ahmed Ouyahia, les présidents des deux chambres du Parlement, le président du Conseil constitutionnel, auxquels le chef de l´Etat a demandé de proposer des solutions de sortie de crise.