Le constat est plus qu'alarmant, et les moyens semblent manquer pour enrayer leur progression. Quatre cents cas de gale, 300 de diarrhée et 267 de conjonctivite ont été signalés dans des camps de toile de Boumerdès installés après le séisme du 21 mai dernier. C'est ce qu'a annoncé le directeur local de la santé et de la population dans un point de presse, animé mercredi, tard dans la soirée. Lors de cette rencontre avec la presse, le responsable, qui fait également état de 150 cas d'intoxication alimentaire, estime que les risques d'épidémies dans les camps de toile «restent très élevés», précisant que la situation épidémiologique arrêtée au 16 juin fait ressortir de «nombreux cas cliniques». Le plus préoccupant, somme toute, est que la courbe demeure ascendante puisque le nombre de cas ne cesse d'augmenter de manière fort significative. La saison estivale aidant, il y a fort à craindre que nous nous trouvions dans un mois ou deux devant des milliers de cas de MTH (maladies à transmission hydrique) et, même, des décès. Le représentant du ministère de la Santé précise, abordant le sujet de la prise en charge des malades et la lutte contre ces épidémies, que «chaque jour, des pensionnaires continuent d'affluer vers les infirmeries installées dans les sites, malgré les efforts déployés à travers la wilaya pour éviter la propagation de maladies contagieuses, et les mesures préventives prises dans le cadre du renforcement du système de surveillance épidémiologique». Il y a de cela à peine quelques jours les autorités s'étaient montrées très confiantes par rapport à cette question, précisant qu'aucun cas n'était déclaré et que des stocks de médicaments plus que suffisants ont déjà été acheminés sur les lieux en vue de faire face à toute éventualité. Il faut espérer que la situation ne soit pas en train d'échapper aux mains des agents en charge de cet épineux dossier et que la situation demeure toujours maîtrisable. Les pouvoirs publics, en dépit de la gravité de la situation et du nombre de cas déjà signalés, tentent de rester sereins. Le DSP, dans sa conférence de presse, s'est voulu, en effet, rassurant en indiquant que «la qualité de l'eau distribuée dans les camps de toile est quotidiennement contrôlée pour éviter tout risque de MTH». En outre, dans sa conférence de presse, le responsable local de la santé et de la population a de nouveau et longuement insisté sur le fait que des équipes médicales d'intervention d'urgence sont mobilisées de jour comme de nuit pour assurer la prise en charge de tous les problèmes sanitaires qui se posent au niveau des camps de toile, notamment en matière d'hygiène du milieu.