Les congressmen ont eu droit à un exposé de haute facture au Crss L'Algérie a condamné et condamne encore les hostilités en Libye. Une délégation du Congrès américain, composée d´une dizaine de membres, est à Alger depuis quelques jours pour s´informer sur un certain nombre de questions sensibles. Il s´agit, entre autres, des réformes politiques annoncées par le Président Abdelaziz Bouteflika, la situation en Libye, la lutte contre le terrorisme, la situation sécuritaire au Sahel et le dossier épineux du Sahara occidental. Cette délégation a été, avant-hier, l´hôte du Centre de recherche stratégique et sécuritaire (Crss). S´exprimant lors de cette rencontre, le Pr M´hend Berkouk, directeur du Crss, a éclairé les membres de la délégation américaine sur l´ensemble des questions évoquées. Au sujet de la Libye, il a fait savoir à la délégation américaine que l´Algérie officielle a soutenu la résolution 1973 adoptée par le Conseil de sécurité. Et de poursuivre que l´Algérie a condamné et condamne encore les hostilités en Libye, tout en demandant le cessez-le-feu entre Libyens d´abord. «L´Algérie a appelé à l´arrêt des combats en Libye, qu´ils viennent des Libyens ou des étrangers», a précisé le responsable du Centre de recherche stratégique et sécuritaire. En outre, le Pr M´hend Berkouk a fait remarquer dans son exposé que les richesses pétrolières et gazières libyennes font l´objet de convoitise par certains pays occidentaux, sous prétexte de défendre les civils contre la fureur de Mouamar El Gueddafi et ses troupes, au risque de mettre la Libye à feu et à sang. L´Algérie craint l´infiltration des réseaux terroristes parmi les rebelles, pour s´approvisionner en armes. Un avis qui, selon le Pr M´hend Berkouk, est soutenu par des experts américains ayant déjà tiré la sonnette d´alarme quant aux risques de voir Al Qaîda profiter des événements en Libye. Concernant la question du Sahel, le directeur du Crss a souligné que l´Algérie n´a pas cessé de lutter contre le terrorisme et faire partager son expérience en la matière pour éradiquer ce phénomène. A ce propos, il a indiqué que l´Algérie a déployé énormément d´efforts et oeuvré en coordination avec les pays sahélo-sahariens, en l´occurrence le Burkina Faso, la Libye, la Mauritanie, le Mali, le Niger et le Tchad. Etayant son argumentaire, le Pr M´hend Berkouk a précisé que plusieurs rencontres ont été organisées par ces pays. Le but est donc de mettre fin aux hésitations, aux compromissions et aux incertitudes en matière de lutte commune contre le terrorisme. A ce titre, il a cité la rencontre d´Alger où des responsables des services de sécurité et de renseignement des 7 pays (Algérie, Burkina Faso, Libye, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) avaient discuté des stratégies à mettre sur pied pour lutter contre le terrorisme islamiste et le crime organisé. Par ailleurs, le Pr M´hend Berkouk a fait savoir aux Américains que certains pays, notamment européens, ayant négocié avec les terroristes pour obtenir la libération des otages contre des rançons, avaient compromis la lutte contre ce fléau. Il rappelle, à l´occasion, la position algérienne plaidant pour la criminalisation du paiement des rançons. S´agissant du Sahara occidental, le directeur du Crss a déclaré aux Américains que l´Algérie soutient toutes les résolutions des Nations unies portant sur l´autodétermination du peuple sahraoui. Néanmoins, il regrette «le silence complice de certains pays européens, qui d´ailleurs exploitent, suite à un accord avec l´occupant marocain, les richesses halieutiques des Sahra-ouis». Aussi, il a dénoncé puis a interpellé la communauté internationale à intervenir contre la violation systématique des droits de l´homme dans les territoires occupés. Enfin, le Pr M´hend Berkouk questionné sur les réformes politiques annoncées par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a souligné qu´il y a, en effet, une volonté effective de la part des hautes autorités algériennes d´oeuvrer à un changement. D´ailleurs, a-t-il indiqué, le Président a annoncé la révision de la Constitution, la loi sur les partis politiques, la loi électorale et l´ouverture des médias. Selon lui, de telles réformes sont venues après la réalisation de plusieurs chantiers économiques, et le rétablissement de la paix et la stabilité.