Une présence algérienne peu notable pour une activité qui aurait dû être mieux gérée en cette Année de l'Algérie en France. Cette année, du 10 au 15 juin 2003, le Salon euro-arabe du livre à l'institut du monde de Paris en était à sa 7e édition. Créé en 1990 à l'initiative de l'Institut du monde arabe de Paris et de Pierre Bernard, fondateur des éditions Sindbad, «ce salon a pour vocation de présenter tous les deux ans, à travers les publications des maisons d'édition arabes, européennes et françaises, les caractéristiques littéraires et éditoriales de l'Orient et de l'Occident arabes». Pour cette 7e édition, les organisateurs du salon ont voulu réunir tous les éditeurs sous un chapiteau situé sur le parvis de l'institut. Ainsi, les publications de près de 250 éditeurs arabes ont été présentés sur 1 280 m², dont 4 stands spécialisés dans les littératures de jeunesse, le multimédia, l'édition de magazines ou encore l'apprentissage de la langue arabe. Coïncidant avec la célébration de l'Année en France, l'IMA en a profité pour faire de l'Algérie son invité d'honneur. Près d'une cinquantaine d'éditeurs algériens étaient donc censés être présents à ce salon mais il n'en était rien ; la cérémonie d'inauguration devait se dérouler en présence de madame la ministre de la Communication et de la Culture algérienne, mais il n'en a rien été, puisque absente, elle fut remplacée par madame Zahia Yahi, chef de cabinet et Amine Zaoui, directeur de la Bibliothèque d'Alger, en présence de M.Berdja, directeur général adjoint du commissariat de l'Année de l'Algérie en France et en l'absence de M.Raouraoua, directeur du commissariat. Les raisons étaient fort nombreuses pour dire que cette manifestation n'a pas été prise très au sérieux. Du côté de l'organisateur, un manque de médiatisation, une légèreté dans la programmation, souvent à sens unique, ajouté à cela un moment peu propice en raison des mouvements sociaux, des grèves et des manifestations, ont fait que l'affluence a été insignifiante par rapport aux autres éditions comme le reconnaissent quelques habitués de ce lieu. Du côté algérien, il faut croire, que l'effort n'a pas été consenti comme il se devait; ni le commissariat et encore moins le Snel n'ont pris leurs engagements comme il se devait pour accomplir la mission qui leur avait été attribuée, à savoir mener à terme ce salon qui se voulait une continuité du 23e Salon international du livre de Paris qui avait eu lieu Porte de Versailles en avril 2003 et auquel l'Algérie avait participé en tant qu'invité d'honneur. La décision avait été prise alors de ne pas rapatrier les ouvrages restants sur Alger mais plutôt de les acheminer vers l'Institut du monde arabe pour le Salon euro-arabe, et tout le reste devait suivre : programmation de rencontres, de débats, de séances dédicaces pour les auteurs qui ne l'avaient pas fait auparavant. Pour cause de mauvaise circulation d'informations, de mauvaise communication, de légère et surtout d'un mauvais choix d'interlocuteur, la présence algérienne à ce rendez-vous n'était pas assez digne si ce n'est quelques éditeurs, tels l'Anep, l'Enag, l'OPU, El Ikhtilef, Dar Al Hikma, qui, conscients de l'importance de leur présence sur les lieux, étaient sur place pour présenter leurs publications, répondre aux questions des curieux et aux sollicitations des intéressés et faire connaître leurs maisons d'édition, en fait établir le contact qui est plus important que la vente elle-même. En marge de ce salon que beaucoup souhaitent meilleur à l'avenir, un programme culturel a été établi durant lequel des cafés littéraires et des débats ont eu lieu, notamment sur la poésie algérienne, le nouveau roman en Algérie en hommage à Mohammed Dib, la diffusion et la distribution du livre, les droits d'auteurs.